(Istanbul) Le président turc Recep Tayyip Erdogan et Kemal Kiliçdaroglu, son principal rival, ont rassemblé d’immenses foules dimanche, à deux semaines d’élections présidentielle et législatives annoncées comme disputées.

« Êtes-vous prêts pour le 14 mai ? Êtes-vous prêts à faire déborder les urnes ? », a lancé M. Erdogan depuis un parc d’Ankara, appelant ses partisans venus en masse à frapper aux portes des indécis.

« Notre nation, si Dieu le veut, les éliminera de la scène politique ! », a fulminé le chef de l’État, au pouvoir depuis vingt ans, en visant l’alliance de l’opposition.

« La Turquie va retrouver la lumière ! », a promis en retour Kemal Kiliçdaroglu, qui s’est exprimé peu après depuis Izmir (Ouest), troisième ville de Turquie et bastion de l’opposition, devant une marée de sympathisants.

« Ces élections sont là pour reconstruire notre démocratie », a déclaré le chef du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), candidat d’une coalition réunissant six partis de l’opposition.

« Nous apporterons la paix […] et la fraternité », a ajouté l’ancien haut fonctionnaire âgé de 74 ans.  

Les deux candidats s’étaient déjà livrés samedi un duel à distance, Kemal Kiliçdaroglu à Kayseri, ville conservatrice de l’Anatolie centrale, et Recep Tayyip Erdogan à Izmir, où il avait recueilli moins d’un tiers des suffrages à la présidentielle de 2018.

Les sondages prédisent un scrutin serré, le plus périlleux pour M. Erdogan depuis son avènement au poste de premier ministre en 2003.

Le chef de l’État, aux prises avec un virus intestinal, avait dû mettre sa campagne sur pause cette semaine, après avoir été contraint mardi soir d’interrompre une interview en direct à la télévision.  

Mais il s’est félicité samedi d’avoir « repris [son] programme », promettant de ne « pas s’arrêter » jusqu’au double scrutin du 14 mai.