(Varsovie) Un commandant militaire polonais a négligé les recherches des restes d’un « possible missile russe » tombé au cœur de la Pologne et n’a informé personne de cet incident survenu en décembre, a accusé jeudi le ministre polonais de la Défense.

Fin avril, les débris d’un « objet militaire aérien » – un missile de croisière russe KH-55, tombé en décembre, selon les médias polonais – ont été trouvés par un cycliste se promenant dans une forêt près de Bydgoszcz, dans le nord de la Pologne, à environ 500 km de sa frontière orientale.  

Le gouvernement n’avait jamais commenté cette affaire depuis lors.  

Le ministre Mariusz Blaszczak, qui a parlé jeudi aux médias, a souligné que, le 16 décembre dernier, les autorités ukrainiennes avaient prévenu l’armée polonaise qu’un « objet aérien non-identifié » se dirigeait vers la Pologne.  

Les militaires polonais et leurs collègues américains présents dans ce pays ont de leur côté bien suivi le vol de l’engin, y compris à partir de leurs avions.

Mais alors « le commandant opérationnel a négligé ses obligations prévues par les instructions. Il ne l’a communiqué [cet incident] ni à moi, ni au Centre gouvernemental de sécurité, ni aux autres services prévus par les procédures », a déploré M. Blaszczak, sans nommer le responsable incriminé.

Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a assuré n’avoir été informé de cette affaire que fin avril, après la découverte des restes de l’objet.  

D’après les médias polonais, le missile sur lequel on pouvait discerner des inscriptions en cyrillique n’avait pas de tête armée. Cette information n’a jamais été confirmée par le gouvernement.

La ville de Bydgoszcz, près de laquelle le missile est tombé, abrite d’importantes forces militaires polonaises, des institutions de l’OTAN et des usines d’armement.