(Washington) Washington a appelé samedi la Serbie à libérer « immédiatement » et « sans condition » trois policiers kosovars dont le placement en détention a exacerbé les tensions entre Belgrade et Pristina.  

« Nous appelons le président (Aleksandar) Vucic et le gouvernement serbe à libérer immédiatement et sans condition trois policiers kosovars détenus depuis le 14 juin », a indiqué Matthew Miller, porte-parole du département d’État américain.

« Leur arrestation et leur détention pour des motifs fallacieux a exacerbé une situation déjà tendue », a-t-il poursuivi, appelant la Serbie et le Kosovo à reprendre leurs discussions sous l’égide de l’Union européenne.

La Serbie a annoncé mercredi avoir arrêté trois policiers kosovars en tenue militaire, munis d’armes automatiques, de GPS, de cartes et d’autres équipements.

Les autorités kosovares ont qualifié l’incident d’enlèvement et ont interdit aux véhicules serbes de franchir la frontière.

Ce nouvel accès de fièvre survient après des semaines de tensions, durant lesquelles trente soldats de la force emmenée par l’OTAN au Kosovo (Kfor) ont été blessés en mai lors de heurts avec des manifestants serbes.

La Serbie, soutenue par ses alliés russe et chinois, n’a jamais reconnu l’indépendance proclamée en 2008 par son ancienne province, une décennie après une guerre meurtrière entre forces serbes et rebelles indépendantistes albanais.

Le Kosovo compte une population de 1,8 million d’habitants, en très grande majorité Albanais. La minorité serbe reste largement fidèle à Belgrade et refuse de reconnaître la souveraineté de Pristina. Les Serbes du Kosovo sont accusés par certains d’être instrumentalisés par la Serbie.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a convié le président serbe et le premier ministre du Kosovo la semaine prochaine à Bruxelles pour tenter d’apaiser les tensions.