(Athènes) Alexis Tsipras, le chef de l’opposition de gauche en Grèce, a annoncé jeudi sa décision de quitter la direction de son parti Syriza, quatre jours après sa cuisante défaite face à la toute puissante droite Nouvelle-Démocratie de Kyriakos Mitsotakis.

« Il y a de moments où il faut prendre des décisions cruciales », a dit, ému, Alexis Tsipras, ancien premier ministre (2015-2019) lors d’une déclaration aux médias à Athènes.

Il a souligné qu’il allait convoquer « des élections au sein du Syriza pour un nouveau leader, au cours desquelles je ne serai pas candidat ».

À la tête de ce parti depuis 2009, Alexis Tsipras, 48 ans, a essuyé une défaite sans précédent aux élections législatives de dimanche.  

Son parti n’a obtenu que 17,83 % des suffrages, plus de 20 points de moins que la droite de Kyriakos Mitsotakis qui a été reconduite au pouvoir pour un deuxième mandat de quatre ans avec 40,56 % des voix et 158 sièges sur les 300 du Parlement grec.

« Un cycle se ferme et un nouveau (cycle) doit être ouvert pour notre parti » qui « a besoin de renouvellement et d’importantes réformes », a ajouté M. Tsipras.

Dès dimanche soir, à l’annonce des premiers résultats partiels des législatives, Alexis Tsipras avait prévenu du « résultat négatif » pour son parti et de « la nécessité de prendre des décisions difficiles ».  

« J’ai l’habitude de ne pas prendre de décisions dans le feu de l’action. J’ai pris le temps de réfléchir pendant trois jours pour décider avec sang-froid », a précisé Alexis Tsipras, connu pour avoir incarné l’espoir de la gauche anti-austérité dans toute l’Europe en accédant au pouvoir en Grèce en 2015 en pleine crise financière.

Après un bras de fer avec les créanciers, UE et FMI, qui avaient alors agité la menace de la sortie du pays de l’euro, l’ancien premier ministre avait dû se plier à leurs dictats pour une austérité stricte avant de réussir la sortie du pays de la crise et la reprise économique.