(Paris) Deux enquêtes pour violences volontaires aggravées ont été ouvertes après l’interpellation musclée samedi à Paris du frère d’un jeune homme noir, dont la mort en 2016 a été érigée en symbole des violences policières en France, dans un pays encore marqué par une récente vague d’émeutes.

Ces investigations confiées à l’IGPN, « la police des polices », ont été lancées alors que l’action des forces de l’ordre est à nouveau sous le feu des critiques, depuis la mort le 27 juin d’un adolescent de 17 ans, tué par un policier lors d’un contrôle routier auquel il voulait se soustraire. 

Plusieurs nuits d’émeutes s’étaient alors produites dans de nombreuses villes de France, marquées par des pillages de magasins et des destructions de bâtiments publics.

Dans ce contexte, les autorités avaient interdit un rassemblement prévu samedi à Paris à la mémoire d’Adama Traoré, jeune homme noir de 24 ans décédé peu après son arrestation par des gendarmes en juillet 2016. L’enquête sur ce décès est toujours en cours.

L’évènement a malgré tout rassemblé près de 2000 personnes dont des élus de gauche.

Un des frères d’Adama Traoré, Youssouf Traoré, est accusé par les forces de l’ordre d’avoir « porté un coup » à une commissaire au début du rassemblement. Il a été arrêté plus tard par des policiers, lors de la dispersion dans le calme des participants.

Une vidéo de la scène, relayée sur les réseaux sociaux, montre Youssouf Traoré résister avant d’être plaqué et maintenu au sol par plusieurs policiers.

On voit également sur ces images une femme tomber au sol, poussée brutalement par un policier, ainsi que trois journalistes projetés à terre.

M. Traoré et la jeune femme ont porté plainte, provoquant l’ouverture de deux enquêtes pour violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) de moins de huit jours et commises par personne dépositaire de l’autorité publique, a précisé mercredi le parquet de Paris.

Concernant les violences dénoncées par les journalistes, une enquête administrative a été lancée et deux plaintes pénales ont été déposées.

Selon le compte rendu médical que l’AFP a pu consulter, le plaquage ventral subi par son frère lui a causé une fracture du nez, un traumatisme crânien avec contusion oculaire, des contusions thoraciques, abdominales et lombaires.