(Athènes) L’incendie qui ravage depuis plus d’une semaine la forêt protégée de Dadia, un parc national du réseau européen Natura 2000 dans le nord-est de la Grèce, connu pour son important habitat de rapaces, est toujours « hors de contrôle », ont indiqué lundi les pompiers.

« L’incendie est toujours hors de contrôle […]. Près de 500 pompiers épaulés de 100 véhicules, sept avions et trois hélicoptères luttent contre les flammes », a indiqué à l’AFP un porte-parole des pompiers.

Déclaré le 19 août, cet incendie dont le front couvre aujourd’hui près de 10 km, fait rage dans la région d’Evros, frontalière avec la Turquie, près de la ville portuaire d’Alexandroupoli. Vingt personnes ont été retrouvées mortes la semaine dernière au nord de cette ville dont « au moins 18 migrants », selon le ministère des Migrations et de l’Asile.  

Dimanche, l’observatoire européen Copernicus (EMS) a estimé sur X que l’incendie avait déjà ravagé « 77 000 hectares ».

Au cours des derniers jours, la Protection civile grecque a donné l’ordre d’évacuer certains villages de la région.

Trois ministres, dont ceux de la Protection du citoyen, Yannis Oikonomou, et du Développement agricole, Lefteris Avgenakis, se sont rendus lundi à Alexandroupoli, chef-lieu d’Evros, pour évaluer les dégâts.

« La dévastation écologique sera incalculable après cet incendie », avait déploré la semaine dernière à l’AFP Panagiotis Kalakikos, maire de la petite ville de Soufli.

La forêt de Dadia est vitale pour l’économie locale, car elle soutient l’exploitation forestière, l’apiculture et les activités touristiques.  

Selon des experts, la végétation est si dense dans cette région que les flammes ne sont souvent pas visibles, et l’eau jetée par les pompiers n’atteint souvent pas les foyers qui brûlent au sol.  

Par ailleurs, dans le nord d’Athènes, l’incendie de forêt qui touche le mont Parnès, l’un des poumons verts de la capitale, « continue de brûler lundi » pour le sixième jour consécutif, selon le service des pompiers, qui précise que « 270 pompiers, un bombardier d’eau et un hélicoptère y luttent contre les flammes ».

PHOTO MICHAEL VARAKLAS, ASSOCIATED PRESS

Un hélicoptère opère près de la banlieue de Fyli, au nord-ouest d’Athènes, le 25 août.

« Le risque reste élevé et les services de pompiers restent donc en état d’alerte », a indiqué lundi Pavlos Marinakis, porte-parole du gouvernement lors de son point de presse.

La Grèce est en proie cet été à de nombreux incendies, que le gouvernement impute au changement climatique.  

« Il s’agit de l’été le plus difficile en termes de conditions climatiques, ce qui rend le travail des autorités […] beaucoup plus difficiles », a souligné Pavlos Marinakis.  

Plus de 120 000 hectares ont été brûlés jusqu’ici à travers le pays, selon des estimations de l’Observatoire national grec — soit trois fois la moyenne annuelle depuis 2006, a de son côté relevé l’EMS.