(Moscou) La Biélorussie a convoqué vendredi le représentant à Minsk de la Pologne, pays membre de l’OTAN, après avoir dénoncé la violation « inadmissible » de son espace aérien par un hélicoptère militaire dans l’après-midi.

« Les diplomates biélorusses ont attiré l’attention de la partie polonaise sur le caractère inadmissible de cette violation et ont demandé instamment à Varsovie de prendre des mesures pour exclure de tels incidents à l’avenir », a indiqué le ministère des Affaires étrangères.

« Le chargé d’affaires de la Pologne en Biélorussie a été convoqué au ministère », a-t-il ajouté dans un communiqué.  

Les gardes-frontières biélorusses ont affirmé sur Telegram vidéo à l’appui qu’un « hélicoptère militaire polonais Mi-24 a traversé la frontière de l’État à très basse altitude à une profondeur de 1200 mètres avant de rentrer ».

La Pologne a pour sa part nié vendredi que l’un de ses hélicoptères militaires avait violé l’espace aérien de la Biélorussie, qualifiant les affirmations de ce pays de « mensonges et de provocations », en cette période de tension entre les deux voisins.

« Il s’agit de mensonges et de provocations de la part de la Biélorussie. Il n’y a eu aucune violation de ce type », a déclaré à l’AFP Jacek Goryszewski, porte-parole du commandement opérationnel des forces armées polonaises.

Lundi, Varsovie et les pays baltes avaient exigé de la Biélorussie qu’il « expulse immédiatement » le groupe Wagner de son territoire, qu’ils considèrent comme une menace pour leur propre sécurité.

Signe de la brouille, la Pologne et la Lituanie ont érigé des clôtures le long de leurs frontières avec la Biélorussie et Varsovie prévoit d’y déployer jusqu’à 10 000 soldats.  

La Lituanie a elle fermé le 18 août deux des six postes-frontières avec son voisin prorusse en réaction à la présence de Wagner.

Des milliers de combattants de Wagner s’étaient rendus en Biélorussie après leur rébellion avortée en Russie en juin. Ils ont notamment participé à la formation des soldats locaux, avec l’accord de Minsk.

Après la mort récente du patron de Wagner dans un écrasement d’avion, M. Loukachenko a dit qu’il voulait garder jusqu’à 10 000 combattants du groupe dans son pays.