(Bruxelles) Salah Abdeslam et sept autres hommes reconnus coupables de participation ou de complicité dans les attentats de mars 2016 à Bruxelles doivent être fixés sur leur peine vendredi en fin de journée, au terme de neuf mois de procès.  

« Le prononcé de l’arrêt relatif aux peines est prévu ce jour à 18 h » (12 h heure de l’Est), a indiqué la cour d’appel de la capitale belge.

Salah Abdeslam, qui a 34 ans ce vendredi, risque une nouvelle peine de prison à vie si la cour d’assises suit les réquisitions du parquet fédéral.

Seul membre encore en vie des commandos qui ont attaqué Paris le 13 novembre 2015 (130 morts), ce Français ayant grandi à Bruxelles a été condamné en juin 2022 en France à la perpétuité incompressible pour sa participation à ces attentats.

Dans le procès bruxellois, ouvert en décembre 2022, l’accusation a réclamé au total six condamnations à perpétuité, pour tous les accusés reconnus coupables fin juillet d’« assassinats dans un contexte terroriste ».

Outre Abdeslam, sont concernés Mohamed Abrini, « l’homme au chapeau » qui avait accompagné les deux djihadistes morts en kamikaze à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, ainsi qu’Osama Krayem, Ali El Haddad Asufi, Bilal El Makhoukhi et Oussama Atar.

Ce dernier, émir du groupe État islamique ayant dirigé la cellule djihadiste, a été jugé par défaut, car il est présumé mort en Syrie en 2017.

Deux autres accusés, Sofien Ayari et Hervé Bayingana Muhirwa, coupables de « participation aux activités d’un groupe terroriste », risquent un maximum de dix ans de prison.

Le matin du 22 mars 2016, deux hommes s’étaient fait exploser dans le hall des départs de l’aéroport de Zaventem et un troisième, une heure plus tard, dans une rame de métro à la station Maelbeek. Bilan : 32 morts et des centaines de blessés.

Mais la cour d’assises a dénombré 35 morts, estimant que trois décès intervenus plus tard avaient un lien direct avec les explosions.

Salah Abdeslam nie sa participation, arguant qu’il était en prison le jour des faits. Il avait été arrêté le 18 mars 2016 à Molenbeek.

Il a néanmoins été considéré comme coauteur, car il a partagé le quotidien des membres de la cellule repliés à Bruxelles après les attentats de Paris, et a apporté « une aide indispensable » à ces attaques-suicides, a tranché la cour.

Sujet de vive controverse avec la défense, le parquet a aussi réclamé à ce procès cinq déchéances de la nationalité belge : pour Atar, Abrini et deux autres Belgo-marocains, ainsi que pour le Belgo-rwandais Hervé Bayingana Muhirwa.