(Bruxelles) La reconstruction de l’Ukraine ne peut attendre la fin du conflit et doit s’engager dès maintenant, a plaidé mercredi à Bruxelles Penny Pritzker, représentante spéciale des États-Unis pour la reconstruction économique de l’Ukraine.

« L’effort à long terme visant à relancer l’économie ukrainienne doit avoir lieu maintenant, doit commencer dès à présent, même au milieu d’une guerre et de combats en cours », a déclaré Mme Pritzker devant des journalistes à Bruxelles.

Le coût de cette reconstruction sera « substantiel », a assuré cette ancienne ministre du Commerce de Barack Obama, d’où la nécessité, a-t-elle souligné, de mobiliser le secteur privé.

La Banque mondiale a estimé que l’Ukraine aurait besoin de plus de 400 milliards de dollars pour se reconstruire.

Milliardaire et ancienne femme d’affaires, Mme Pritzker a indiqué être en contact avec déjà plus d’une trentaine d’entreprises intéressées à investir en Ukraine.

Encore faut-il que certains obstacles soient levés, a-t-elle indiqué, citant, outre les combats en cours, la nécessité de créer un environnement permettant aux entreprises occidentales, habituées à certaines règles de droit et à des pratiques, d’investir en confiance en Ukraine.

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La représentante spéciale des États-Unis pour la reconstruction économique de l’Ukraine, Penny Pritzker

« Les réformes et la reconstruction doivent avancer main dans la main », a-t-elle insisté.

Les Ukrainiens reconnaissent qu’ils ont encore « beaucoup de travail à faire sur les réformes », a expliqué Mme Pritzker, citant la corruption ou le blanchiment d’argent, au lendemain d’une réunion de coordination des donateurs avec des représentants de l’Ukraine et de l’Union européenne.

À court terme, l’Ukraine a d’énormes besoins en matière de logements, de transports, d’infrastructures ou dans le secteur de l’énergie. Mais son économie est toujours active et l’Ukraine veut « continuer à exporter, à vendre ses céréales ». Il est donc essentiel de « s’assurer que les routes commerciales fonctionnent » correctement », a-t-elle souligné.

Interrogée sur le recours aux avoirs russes dans les pays occidentaux pour financer en partie cette reconstruction, Mme Pritzker a jugé essentiel que la Russie paie « étant donné les destructions » qu’elle a causées en Ukraine.

Elle a estimé à environ huit milliards de dollars le montant de ces avoirs aux États-Unis, mais reconnu qu’il y avait encore un long travail juridique à mener avant de pouvoir les utiliser au financement de la reconstruction de l’Ukraine.