(Groza) Des familles ont enterré lundi leurs proches tués lors du bombardement jeudi du village de Groza, qui a fait 52 morts, dans l’est de l’Ukraine, a constaté l’AFP.
Dans le cimetière situé à l’entrée du petit village de quelque 330 habitants — environ 500 avant la guerre —, une trentaine de tombes ont été creusées par des employés municipaux.
Lundi, quatre victimes ont été enterrées là, après trois autres ce week-end.
Irina, 57 ans, et son frère Oleksandre, 59 ans, ont notamment été inhumés en fin d’après-midi, lors d’une cérémonie religieuse avec chants et prières, en présence d’un prêtre orthodoxe.
Avant d’être placés dans les tombes, les deux cercueils étaient côte à côte pendant la cérémonie, mais seul celui du défunt est resté ouvert, avec son visage visible, conformément au rite orthodoxe.
Après l’attaque meurtrière, les secouristes avaient récupéré plusieurs corps démembrés ou décapités, témoignage du carnage causé par l’explosion du missile.
Selon une source policière à Kharkiv, la grande ville plus au nord où les dépouilles avaient été transportées pour l’enquête, trois corps n’avaient pas encore été identifiés lundi.
Deux autres femmes ont été inhumées à Groza lors de courtes cérémonies séparées, avec quelques proches.
D’autres victimes ont été enterrées dans des villages proches, alors que les dépouilles sont rendues progressivement aux familles depuis ce week-end.
La frappe du missile russe Iskander, selon les autorités ukrainiennes, avait réduit en ruines un magasin et un café d’un même bâtiment, où une soixantaine de personnes étaient réunies pour les funérailles d’un soldat, en pleine journée.
Après le drame, les services de police de la région de Kharkiv avaient indiqué que l’enquête portait notamment sur « l’identification des personnes susceptibles d’être impliquées » dans le bombardement.
Des habitants de Groza ont estimé possible qu’une personne ait pu donner aux Russes l’information sur le lieu et l’heure du rassemblement pour les funérailles du soldat.
Situé à 35 km à l’ouest de la ligne de front, le village a été occupé aux premiers jours de l’invasion russe en février 2022, jusqu’au début septembre de la même année.