(Kyiv) Le nombre d’attaques russes a « légèrement baissé » autour de la ville d’Avdiïvka, dans l’est de l’Ukraine, où les forces de Moscou menaient d’intenses assauts depuis plusieurs semaines, a déclaré jeudi un porte-parole de l’armée ukrainienne.  

« L’ennemi continue d’essayer d’encercler Avdiïvka, mais de façon moins active pour l’instant », a ajouté Oleksandre Chtoupoune.

« Les combats continuent, l’ennemi n’a pas cessé d’attaquer », a toutefois précisé ce porte-parole, indiquant que les forces russes tentaient d’empêcher les Ukrainiens de gagner du terrain.

Les avancées russes « comparées à leurs pertes, sont plutôt insignifiantes », a repris Oleksandre Chtoupoune.

Mais, selon lui, cette très relative accalmie pourrait n’être que temporaire. « L’ennemi rassemble ses forces, se regroupe, peut-être que dans un avenir proche il tentera d’avancer avec une nouvelle vague. »

Avdiïvka, cité industrielle, est visée ces dernières semaines par de nombreuses attaques des troupes russes, qui cherchent à l’encercler.

Quasiment située sur la ligne de front depuis 2014, la ville se trouve à 13 km au nord de Donetsk, capitale sous contrôle de Moscou de la région éponyme dont le président russe Vladimir Poutine a revendiqué l’annexion il y a un an.

Construite autour d’une immense cokerie, qui employait jusqu’à 4000 personnes, Avdiïvka compte encore quelque 1600 habitants, contre 30 000 avant la guerre, selon sa mairie.

Un homme de 60 ans est par ailleurs décédé lors d’un bombardement russe dans la région de Kherson (Sud), selon les autorités régionales ukrainiennes.

« Impasse »

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, lui, évoqué la poursuite « d’actions défensives (de son armée) à Avdiïvka » et « d’actions offensives » dans le sud.

Il a affirmé que ses forces avaient repoussé un assaut de l’armée russe autour de Vougledar, à une cinquantaine de kilomètres d’Avdiïvka.

« Nos soldats l’ont stoppé, infligeant de lourdes pertes à l’ennemi : des dizaines de véhicules, beaucoup de morts et de blessés », a écrit Volodymyr Zelensky sur Telegram.

Mercredi, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait au contraire assuré que les « actions désespérées » de l’armée ukrainienne causaient de « lourdes pertes » dans ses rangs.

Il avait affirmé que les Ukrainiens « s’épuisaient » et « tentaient en vain » d’attaquer les positions de ses troupes dans les régions de Donetsk, où se situe Avdiïvka, ainsi que de Kherson et Zaporijjia.

Au Kremlin, le porte-parole Dmitri Peskov a assuré que le conflit en Ukraine ne se trouvait pas dans une « impasse », contestant des propos du plus haut responsable militaire de Kyiv sur l’offensive qui dure depuis près de deux ans.

« Tout comme lors de la Première Guerre mondiale, nous avons atteint un niveau technologique tel que nous nous trouvons dans une impasse », avait déclaré le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Valery Zaloujny, dans une interview à l’hebdomadaire britannique The Economist.

« Il n’y aura probablement pas de percée magnifique et profonde », avait-il ajouté.

L’Ukraine mène depuis juin une lente contre-offensive pour tenter de libérer les territoires occupés de l’est et du sud. Mais, jusqu’ici, les avancées ont été très limitées.

La Russie dit avoir intercepté des drones ukrainiens près de la centrale de Zaporijjia

La Russie a affirmé jeudi avoir intercepté neuf drones ukrainiens qui volaient près de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine, occupée par Moscou et visée à de multiples reprises par des bombardements.

« Neuf drones ukrainiens de type Copter ont été détectés et interceptés par les équipements de défense antiaérienne en service près de la ville d’Energodar », près de laquelle la centrale est située, a affirmé le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Moscou a accusé Kyiv de « provocations visant à menacer la centrale nucléaire de Zaporijjia d’une catastrophe d’origine humaine » et de vouloir « perturber la rotation du personnel de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) », dont des inspecteurs sont présents sur place.

La centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, occupée depuis le début du conflit par les forces russes, a été visée à de multiples reprises par des bombardements. Les deux camps s’accusent mutuellement de vouloir y provoquer une catastrophe.

La Russie avait déjà accusé fin octobre l’Ukraine d’avoir visé à l’aide de drones une centrale nucléaire dans la région russe frontalière de Koursk, touchant un bâtiment administratif et un dépôt de déchets nucléaires.

L’opérateur de la centrale avait toutefois indiqué que l’attaque n’a pas provoqué de hausse de la radioactivité.