(Kyiv) L’Ukraine a dit mardi s’attendre à un troisième assaut russe sur Avdiïvka en quelques semaines, Moscou ayant lancé mi-octobre une offensive d’ampleur visant à conquérir cette cité industrielle de l’Est ukrainien qui lui échappe depuis 2014.

« Il y aura certainement une troisième vague. L’ennemi se regroupe après la deuxième vague infructueuse d’assauts. Il est en train de reconstituer ses réserves, tant en matériel qu’en personnel », a assuré le maire d’Avdiïvka, Vitaly Barabach.

« Il est très probable qu’ils soient prêts pour la troisième vague, mais les conditions météorologiques ne leur permettent pas d’utiliser le matériel », a-t-il appuyé à la télévision ukrainienne.

Avdiïvka se trouve à 13 km au nord de Donetsk, capitale, sous contrôle de Moscou, de la région éponyme.  

Depuis neuf ans, les forces ukrainiennes y sont retranchées derrière de solides fortifications, mais depuis le 10 octobre et au prix de lourdes pertes, les Russes tentent une nouvelle fois d’encercler Avdiïvka.

Malgré un déluge de feu et quelques reculs, les autorités ukrainiennes affirment tenir bon.

Avdiïvka compte encore quelque 1600 habitants, contre 30 000 avant l’invasion russe.

L’armée ukrainienne a acté ces derniers jours l’échec de sa contre-offensive lancée en juin dernier, son commandant en chef Valery Zaloujny affirmant que la guerre se trouvait désormais « dans une impasse ». Des propos toutefois contredits par Volodymyr Zelensky et le Kremlin.

L’Ukraine renforce sa défense antiaérienne

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré mardi que son pays avait déployé de nouveaux systèmes de défense antiaérienne fournis par ses alliés occidentaux, en prévision d’une nouvelle vague d’attaques russes contre ses infrastructures énergétiques cet hiver.

Des frappes systématiques sur le système énergétique de l’Ukraine avaient laissé régulièrement des milliers de foyers sans chauffage durant l’hiver dernier.

« J’ai eu confirmation hier de la réception de munitions, de matériel et d’équipements », a déclaré M. Zelensky dans un message mis en ligne.

« Des systèmes Nasams (Norwegian Advanced Surface to Air Missile System, NDLR) fournis par nos partenaires ont été mis en service. C’est un renforcement dans les temps de notre défense antiaérienne avant l’hiver », a-t-il ajouté.

L’Ukraine dispose notamment de systèmes de défense antiaérienne Patriot de fabrication américaine, de son équivalent franco-italien Samp/T Mamba, de batteries Iris-T et de blindés antiaériens Gepard de fabrication allemande, mais en quantité insuffisante pour couvrir un territoire plus grand que celui de la France.

La Russie mène ses frappes avec tout son arsenal de missiles de croisière et balistiques, ainsi qu’avec des drones de fabrication iranienne en grande quantité.

L’armée russe dit avoir éliminé 17 drones ukrainiens

L’armée russe a affirmé mardi avoir abattu 17 drones ukrainiens au-dessus de la mer Noire et de la péninsule de Crimée, régulièrement visée par ce type d’attaques et touchée samedi par des tirs de missiles.

« La défense antiaérienne a détruit neuf drones et intercepté huit autres », a indiqué dans un communiqué le ministère russe de la Défense, assurant avoir repoussé une tentative « d’attaque terroriste ».

Des débris sont tombés sur au moins deux localités proches de Sébastopol, a indiqué sur Telegram le gouverneur de la ville, Mikhaïl Razvojaïev : sur le toit d’une maison à Andriivka, causant un « petit incendie », et dans une cour à Orlovka, blessant un homme.

Depuis le lancement de sa contre-offensive cet été, Kyiv a intensifié ses attaques contre la péninsule de la mer Noire dont la Russie s’est emparée dès 2014.

Samedi, l’Ukraine a tiré des missiles de croisière sur un chantier naval situé sur la côte est de la Crimée, a confirmé le gouvernement russe, admettant que les tirs avaient endommagé un navire et entraîné la chute de débris sur un quai.

En septembre, Kyiv avait lancé une attaque de missile à Sébastopol sur le quartier général de la flotte russe de la mer Noire.