(Londres) Le ministère de la Défense britannique est accusé par une soixantaine de ses hautes fonctionnaires d’avoir laissé prospérer une culture « toxique » et de harcèlement envers les femmes de la part de leurs collègues masculins, rapporte vendredi The Guardian.

Dans une lettre envoyée à leur hiérarchie et révélée par le quotidien britannique, ces femmes affirment que leur « travail quotidien (au siège du ministère) est rendu difficile par des comportements qui seraient considérés comme toxiques et inappropriés dans la vie publique, mais sont tolérés au sein du ministère de la Défense ».

« Nous subissons un langage méprisant, nous sommes victimes d’attentions indésirables et de harcèlement sexuel, notamment des regards intrusifs, des commentaires sexuels et des remarques incessantes sur nos tenues vestimentaires, sur notre apparence ou notre parfum », décrivent-elles.

Le ministère de la Défense a assuré agir « pour résoudre les problèmes profondément préoccupants soulevés » par cette lettre.

« Aucune femme ne devrait se sentir en danger dans la Défense, et ces comportements ne seront pas tolérés », a ajouté le ministère.

Le syndicat FDA, qui représente les cadres de la fonction publique, a réclamé « une enquête immédiate sur ces allégations ».

« Les récits des expériences vécues par ces femmes sont profondément inquiétants. Chacun a le droit d’être traité avec dignité et respect sur son lieu de travail », a réagi le syndicat sur X.

Selon les autrices de la lettre, les problèmes soulevés ne sont pas anciens, mais « actuels ». Et elles affirment que des plaintes et rapports sur ces sujets ont « généralement été minimisés plutôt qu’entendus ».

Le ministère de la Défense n’est pas la première organisation publique britannique à être confrontée à ce genre d’allégations ces dernières années.

La police londonienne, les pompiers, mais aussi le Parlement ont été accusés d’avoir laissé prospérer une culture sexiste et des actes de harcèlement moral ou sexuel envers les femmes.

Dans le secteur privé, la principale association patronale, la CBI, a aussi été secouée au printemps dernier par des accusations d’agressions sexuelles, dont deux viols. Son directeur a été limogé et de nombreux adhérents ont quitté l’organisation.