(Reykjavik) L’éruption volcanique perdait encore en intensité mercredi en Islande où la population de la capitale Reykjavik reprenait sa vie quotidienne dans la sérénité devant « la force de la nature ».

« La puissance de l’éruption a diminué avec le temps, de même que la sismicité et la déformation » du sol, écrit l’institut météorologique islandais (IMO) dans une mise à jour à 11 h 53 (5 h 53 heure de l’Est).

« Sur les dernières photos de surveillance, l’activité se limite désormais à deux cratères, alors qu’elle en comptait trois auparavant, au sud-est de Stóra-Skógafell », ajoute-t-il.

La nouvelle éruption survenue lundi soir le long d’une faille de quatre kilomètres au sud-ouest de Reykjavik a largement illuminé le ciel islandais pendant 24 heures avec des jets de lave orange vif entourés de nuages de fumée rouge.

Ces coulées se poursuivaient mercredi, mais dans des proportions bien plus modestes, sous un ciel très nuageux, selon les images des caméras de surveillance.

Cette nouvelle éruption, la quatrième en deux ans, a eu lieu à trois kilomètres d’une commune de 4000 habitants, Grindavik, évacuée depuis le 11 novembre après la déclaration de l’état d’urgence dans la région suite à une importante accumulation de magma.  

L’accès à la commune va rester fermé au moins jusqu’au 28 décembre et une nouvelle évaluation de la situation va être réalisée, selon les autorités.

« Les habitants de Grindavik ne vont pas pouvoir rentrer chez eux pour Noël », a dit à l’AFP¨Vidir Reynisson, chef de la protection civile et de la gestion des urgences en Islande.

Dans la capitale Reykjavik, située à une quarantaine de kilomètres au nord-est de l’éruption, le quotidien a repris le dessus.

« Tout le monde est excité mais aussi très calme. Nous y sommes habitués. Vous savez, c’est l’Islande, sa nature puissante », dit Anna Dora, commerçante âgée de 60 ans.

Arnar Flokason, 37 ans, travaille à la centrale géothermique de Svartsengi, qui se trouve à deux kilomètres à l’ouest de l’éruption et fournit électricité et eau à environ 30 000 habitants de la région.

Les autorités ont construit un mur de protection autour de l’installation depuis novembre.

« Je suis proche (de l’éruption), mais c’est OK. C’était grand au début, mais maintenant c’est petit, je ne suis pas inquiet », dit le père de famille rencontré devant une école de la capitale.

« C’est la norme »

Pour Helga Gudjonsdottir, employée de 33 ans, « c’est quelque chose qui va encore se produire dans les années à venir. Cela va probablement se normaliser pour nous et nous devrons vivre avec ».

« Cela va encore être une attraction touristique. Nous espérons que cela va doper l’économie », abonde même Lukasz Wrobel, originaire de Pologne et qui vit depuis six ans en Islande où il gère un magasin.

Jusqu’à l’éruption de mars 2021, la péninsule de Reykjanes, au sud de la capitale Reykjavik, avait été épargnée par les éruptions pendant huit siècles.

Depuis, il y en a eu trois autres, en août 2022 et juillet 2023 et ce lundi soir, signe, pour les volcanologues, d’une reprise de l’activité volcanique dans la région.

« Je pense que ce n’est pas la nouvelle norme. C’est juste la norme pour nous, les Islandais », a dit la première ministre islandaise, Katrín Jakobsdóttir, mercredi à des journalistes.

« Nous avons eu plusieurs cas d’éruptions volcaniques et cela fait partie de notre identité, du pays dans lequel nous vivons. Il est donc évident que nous y sommes relativement habitués, mais c’est toujours difficile », a-t-elle ajouté.

D’après les volcanologues, le nouveau cycle dans la péninsule pourrait durer des dizaines années.