(Moscou) Le président russe Vladimir Poutine a vanté dimanche une Russie « unie » et qui ne reculera « jamais » dans son discours du Nouvel An, rendant un hommage appuyé à ses soldats sans trop s’étendre sur l’Ukraine.

« Nous avons prouvé à maintes reprises que nous pouvons résoudre les tâches les plus difficiles et que nous ne reculerons jamais, car aucune force ne peut nous diviser », a-t-il déclaré à la télévision.

« Travailler pour le bien commun a uni la société », a-t-il estimé, assurant aussi que le principal élément qui rassemblait ses citoyens était « le destin de la patrie ».

Le Kremlin cherche à promouvoir une image d’unité autour de Vladimir Poutine, avant sa réélection inévitable lors de la présidentielle de mars.

Même s’il n’a pas prononcé le nom de l’Ukraine, il a fait plusieurs allusions au conflit, saluant par exemple les soldats russes qui se battent pour « la vérité et la justice ».

« Vous êtes nos héros », leur a-t-il dit près de deux ans après le début du conflit, les assurant du « soutien de la nation entière ».

Mais contrairement à l’année dernière, où le président était apparu flanqué de militaires en uniforme, il a cette fois proclamé que l’année 2024 serait celle de la « famille », devant l’arrière-plan traditionnel du Kremlin.

En 2023, « nous avons défendu fermement nos intérêts nationaux, notre liberté et notre sécurité, nos valeurs », a-t-il affirmé dans cette allocution diffusée d’abord en Extrême-Orient russe, compte tenu de la différence de fuseaux horaires avec Moscou.

« Encore plus forte »

Ragaillardi par l’échec de la contre-offensive ukrainienne et les hésitations des alliés de Kyiv sur le coût de leur aide, Vladimir Poutine apparaît plus confiant ces derniers mois.

Convaincu que la page des revers militaires de 2022 est désormais bien tournée, il a encore récemment promis aux Russes la victoire en Ukraine.

Les États-Unis évaluent pourtant les pertes de son armée à 315 000 militaires blessés ou morts.

Vladimir Poutine doit aussi faire face aux inquiétudes provoquées par la hausse des prix et à la colère grandissante de familles de soldats mobilisés, qui réclament leur retour.

Dimanche, il n’a pas évoqué l’attaque de la veille dans la ville de Belgorod, la plus meurtrière pour les civils en Russie depuis le début du conflit.

Il a promis à ses concitoyens que la Russie, qui vit « une phase historique », serait « encore plus forte » l’année prochaine.

Le président, en route vers un nouveau mandat de six ans, peut théoriquement se maintenir au Kremlin jusqu’en 2036, l’année de ses 84 ans.

Lors de ses vœux de l’an dernier, Vladimir Poutine avait assuré que la « justesse morale et historique » était « du côté » de son pays.