(Rome) Un député du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, de la première ministre Giorgia Meloni, s’est retrouvé mardi au centre d’une polémique pour avoir apporté à une soirée de réveillon une arme à feu ayant blessé un invité, une affaire qui a donné lieu à l’ouverture d’une enquête par le parquet.

Emanuele Pozzolo, 38 ans, a reconnu être venu avec cette arme, un mini-pistolet de calibre 22, à une fête organisée dans les locaux d’une association culturelle de Rosazza, un hameau d’une centaine d’habitants à 70 km de Turin (nord-ouest).

« Je confirme que le coup est parti accidentellement d’un pistolet en règle m’appartenant, mais ce n’est pas moi qui ai tiré », a-t-il déclaré dans un communiqué cité par le quotidien de gauche La Repubblica.

La victime de 31 ans, légèrement blessée à la jambe, faisait partie de la trentaine d’invités.

Le déroulé de cet incident survenu après minuit n’est pas clair. Dans un premier temps, Emanuele Pozzolo aurait affirmé aux enquêteurs arrivés sur place avoir « sorti l’arme pour la montrer quand un coup est parti », selon La Repubblica.

Les procureurs ont indiqué dans un communiqué examiner l’éventuelle commission de délits comme celui de blessures volontaires ou involontaires et avoir saisi le pistolet. Ils également saisi la balle qui s’est logée dans la cuisse gauche de l’invité.

L’invité serait le beau-fils d’un garde du corps du ministre délégué à la Justice Andrea Delmastro, qui selon la presse a également participé à la soirée.

Même si la victime a été hospitalisée moins d’une journée, les partis d’opposition n’ont pas manqué de stigmatiser le comportement irresponsable du député, dont le parti a proposé en décembre d’abaisser à 16 ans l’âge minimum pour obtenir le permis de port d’armes de chasse.  

En Italie, la détention d’armes est strictement réglementée par un permis de port d’armes. Les permis de chasse et de tir sportif en limitent le port au champ de tir et au terrain de chasse, et seul le permis délivré pour la défense personnelle permet de le porter partout sur soi.

« Nous ne pouvions pas imaginer que la passion pour les armes du parti de Giorgia Meloni était telle que les députés les apportent chargées aux fêtes du Nouvel An », a dénoncé la cheffe du Parti démocrate (PD, gauche) Elly Schlein, appelant la première ministre à prendre « des mesures contre Pozzolo ».

Même indignation chez l’ex-premier ministre centriste Matteo Renzi : « Pourquoi apporter des armes à une fête du Nouvel An en présence de députés et membres du gouvernement ? La classe dirigeante de Meloni n’en est pas une : ils sont inadaptés, incapables, imprésentables. Et dangereux », a-t-il écrit sur X.

Emanuele Pozzolo, opposé aux vaccins et passeports sanitaires durant la pandémie de COVID-19, a aussi été accusé par le passé de tenir des propos sexistes et discriminatoires.

Ni Giorgia Meloni ni Fratelli d’Italia n’ont réagi officiellement à ce stade.