(Moscou) La grande ville russe de Belgorod, cible ces derniers jours de plusieurs attaques ukrainiennes d’ampleur, vit « des moments difficiles », a reconnu jeudi le gouverneur de la région, Viatcheslav Gladkov.

« La région de Belgorod vit des moments difficiles », a regretté le responsable lors d’une visite d’une exposition à Moscou censée promouvoir la richesse du patrimoine russe, y compris dans les régions ukrainiennes occupées.

« Tout le monde a peur », a admis M. Gladkov face à la presse. « Quand des missiles explosent […] on ne s’inquiète pas pour soi-même, mais pour ses enfants ».

Ces propos tranchent avec les déclarations du Kremlin qui, à deux mois de la présidentielle, s’efforce de démontrer que le conflit avec l’Ukraine n’affecte pas directement le quotidien et la sécurité des Russes.

Mardi, son porte-parole Dmitri Peskov avait ainsi juré que les autorités feront « tout » pour que cessent les bombardements ukrainiens sur Belgorod.

PHOTO OLGA MALTSEVA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Belgorod, le 10 janvier 2024

Et ce alors que les attaques de missiles et de drones de Kyiv se poursuivent après la frappe, fin décembre, la plus meurtrière sur le sol russe depuis le 24 février 2022 (25 morts).

Signe toutefois de l’inquiétude grandissante, Viatcheslav Gladkov avait annoncé mercredi l’évacuation de près de 400 enfants de Belgorod, une ville de 335 000 habitants cible régulière des attaques ukrainiennes en réponse aux bombardements d’ampleur de l’armée russe sur l’Ukraine.

Les autorités ont également déjà repoussé la rentrée scolaire au 19 janvier et appelé les habitants, pour la première fois en près de deux ans de conflit, à sécuriser leurs fenêtres pour se protéger d’éventuels éclats de verre en cas de frappes ukrainiennes.

Malgré tout, M. Gladkov a aussi tenté jeudi de tenir des propos rassurants.

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Belgorod, le 10 janvier 2024

« Notre mission est d’aider les gens », a-t-il martelé. « Nous reconstruisons les maisons détruites, nous passons l’enseignement en distanciel, mais nous continuons à construire de nouvelles écoles », a-t-il assuré.

Le responsable s’exprimait depuis le parc VDNKh, construit dans le nord-est de Moscou à la fin des années 1930 pour mettre en lumière la grandeur de l’URSS.

Jusqu’à mi-avril, ce parc accueille l’exposition « Russie », voulue par les autorités pour vanter un pays « à l’histoire riche et aux perspectives immenses », selon son site internet.

Le président russe Vladimir Poutine y a prononcé en décembre son premier discours de campagne en amont de la présidentielle prévue du 15 au 17 mars prochain.