(Genève) Le gouvernement suisse a annoncé que plusieurs de ses sites web avaient été victimes mercredi du collectif de hackers prorusse NoName, qui a justifié son action par la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky au Forum économique mondial à Davos.

« L’attaque a été revendiquée par le groupe “NoName”, qui avait déjà pris pour cible l’administration fédérale en juin 2023. Ce groupe présumé prorusse a invoqué comme motif la participation du président ukrainien au Forum économique mondial, » qui se tient actuellement à Davos, a indiqué l’Office fédéral de la cybersécurité dans un communiqué.

En conséquence, « plusieurs sites web de l’administration fédérale, entre autres, étaient temporairement inaccessibles », explique-t-il.

L’Office fédéral indique aussi qu’« une telle attaque était attendue » avant la visite cette semaine en Suisse du président ukrainien et que « des mesures de sécurité appropriées avaient été mises en place ».

Aussi, explique-t-il, « la cyberattaque a été rapidement remarquée », ce qui a permis de prendre des mesures afin de rétablir l’accessibilité des sites web concernés, dont les sites de plusieurs ministères.

NoName avait déjà pris pour cible l’administration fédérale en juin 2023. À cette époque, le président ukrainien s’était exprimé le 15 juin en visioconférence devant le parlement suisse.

Volodymyr Zelensky est cette fois venu en personne en Suisse. Il a rencontré lundi à Berne, la capitale, son homologue suisse, Viola Amherd, avant de participer mardi au Forum économique mondial dans la célèbre station alpine de Davos.

À la suite de sa rencontre avec la présidente suisse, le président ukrainien avait annoncé aux médias que la Suisse, qui en vertu de sa neutralité ne peut participer à une guerre opposant d’autres États, avait accepté d’organiser un « sommet sur la paix » en lien avec le conflit en Ukraine.

Sa date doit encore être déterminée, ainsi que les modalités de participation.

Depuis l’invasion russe en Ukraine en février 2022, la Suisse insiste fermement sur sa neutralité militaire. Elle se refuse ainsi à envoyer des armes en Ukraine ou à autoriser les pays, dont l’Allemagne, de réexporter vers l’Ukraine des armes de fabrication suisse, ce qui lui a valu parfois les critiques de Kyiv.

Mais elle s’est toutefois alignée sur les sanctions internationales visant la Russie, et le président ukrainien a également salué lundi le soutien humanitaire de la Suisse, notamment en matière de déminage.