(Berlin) Volodymyr Zelensky a averti dimanche qu’une baisse du soutien des États-Unis à l’Ukraine face à l’armée russe serait un « mauvais signal », alors qu’une nouvelle enveloppe d’aide américaine est actuellement bloquée au Congrès.

« La passivité des États-Unis ou le manque de soutien serait un mauvais signal. Cela ne serait juste pour personne », a estimé le président ukrainien dans une interview diffusée dimanche par la chaîne de télévision publique allemande ZDF.  

« Les États-Unis sont notre partenaire numéro un », a-t-il souligné.

Après avoir livré des dizaines de milliards de dollars d’armes à Kyiv depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, l’administration de Joe Biden a épuisé ses crédits fin 2023.  

Le président a donc demandé au Congrès d’approuver quelque 61 milliards de dollars supplémentaires, mais les négociations avec les républicains, qui portent aussi sur l’immigration, s’enlisent.

La dernière livraison d’aide militaire américaine à l’Ukraine avait été annoncée le 27 décembre, et la Maison-Blanche a dit et répété que sans rallonge budgétaire, il n’y en aurait pas d’autre.

Face à ce blocage, Volodymyr Zelensky a appelé l’Allemagne à utiliser son poids économique pour mobiliser ses partenaires européens afin de combler le manque.

« De nombreux pays entretiennent des relations économiques importantes avec l’Allemagne et leur économie dépend des décisions de l’Allemagne car elle possède une économie forte », a indiqué M. Zelensky.

« L’Allemagne peut réussir à consolider [le soutien] de l’UE », a-t-il estimé.  

Le chancelier allemand Olaf Scholz a déjà appelé mercredi ses partenaires européens à intensifier leurs engagements en matière d’armement.

« L’Europe doit faire davantage pour soutenir l’Ukraine dans la défense de son propre pays », a-t-il déclaré mercredi à l’hebdomadaire Die Zeit, estimant que les contributions prévues par les nations européennes pour 2024 jusqu’à présent n’étaient « pas assez élevées ».

Concernant les États-Unis, M. Zelensky a voulu se montrer optimiste dimanche face à l’éventualité d’une victoire de Donald Trump, jugé moins favorable au soutien à Kyiv, à la prochaine présidentielle américaine.

« Je ne pense pas que toute la politique des États-Unis dépende d’une seule personne », a-t-il déclaré, estimant que « la grande majorité des démocrates et des républicains soutiennent l’Ukraine ».