Le roi Charles III, opéré à la prostate le 26 janvier, est atteint d’un cancer dont la nature n’a pas été précisée par le Palais.

La nouvelle est tombée en fin d’après-midi lundi, heure de Londres.

« Au cours de la récente intervention hospitalière du roi pour une hypertrophie bénigne de la prostate, un autre sujet de préoccupation a été noté, indique le communiqué. Des tests diagnostiques subséquents ont identifié un type de cancer. »

Le quotidien britannique The Telegraph a écrit qu’interrogé sur le type de cancer en cause, « un porte-parole a répondu : ‟Pour l’instant, aucun autre détail ne sera donné, sauf pour confirmer que Sa Majesté n’a pas le cancer de la prostate » et qu’il dort chez lui et non pas à l’hôpital ».

Un urologue interrogé par La Presse demeure néanmoins dubitatif : le roi Charles vient tout juste de subir une résection de la prostate, il a 75 ans, le cancer de la prostate est extrêmement commun à son âge et il est traité presque toujours par radiothérapie chez ce type de patients (qui, le plus souvent, finissent par mourir d’autre chose).

Mais ça restera vraisemblablement entre Charles et son médecin, et pour l’heure, c’est la version du Palais qui fait foi.

« Sa Majesté a entamé une série de traitements qui seront faits sur une base régulière », dit le communiqué.

Le souverain « demeure tout à fait optimiste et a déjà hâte de reprendre ses activités officielles aussi tôt que possible ».

Suivant les conseils de ses médecins, le roi Charles III ne sera plus vu en public pour un certain temps et ses engagements publics « en personne » seront reportés, précise-t-on.

Par contre, assure le Palais, « Sa Majesté continuera de s’occuper des affaires d’État » et de voir à ses autres affaires comme à l’habitude.

Son fils Harry se rendra en Angleterre

Depuis plusieurs années déjà, le roi Charles III et le prince héritier William sont en froid avec le cadet de la famille, Harry, et avec sa femme Meghan Markle. De la Californie, ils se répandent en confidences (à Oprah, sur Netflix, dans une biographie, etc.) en distillant au passage des accusations de racisme à l’égard de membres de la famille royale non identifiés.

PHOTO ANDY STENNING, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le prince Harry

Malgré la brouille, le prince Harry a fait savoir par l’entremise de l’agence de presse PA qu’il avait « échangé avec son père le roi Charles III après son diagnostic de cancer » et qu’« il lui rendra visite dans les prochains jours au Royaume-Uni ».

Sur le réseau X, le premier ministre britannique, Rishi Sunak, a souhaité « un prompt rétablissement au roi ». « Je ne doute pas qu’il retrouvera rapidement toutes ses forces et je sais que le pays tout entier lui adresse ses meilleurs vœux. » (L’histoire ne dit pas si les traitements du roi lui permettront de maintenir ses rencontres hebdomadaires avec le premier ministre anglais.)

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, dit qu’il espère que Charles III « se rétablira rapidement et complètement ».

Mary Simon, gouverneure générale du Canada, a exprimé ses « meilleurs vœux à Sa Majesté le Roi » qui a « toujours dirigé avec passion et a toujours inspiré les autres à créer un monde meilleur. […] Nous admirons la force et la détermination du Roi dans sa lutte contre cette maladie ».

Le président américain, Joe Biden, a indiqué « se faire du souci » pour le souverain.

Pour Charles et Kate, la discrétion, dans la mesure du possible

Le mutisme du Palais quant à la nature du cancer du roi Charles tranche avec son ouverture du départ, quand il a d’abord été question d’une opération banale pour une prostate hypertrophiée. Là-dessus, aucun mystère, Buckingham disant même à ce moment-là que le roi était « ravi de constater que son diagnostic a pour effet de sensibiliser le public à ce problème de santé publique ».

Cette fois, il n’est question que d’« une forme de cancer ».

La belle-fille du roi, Kate, qui a été hospitalisée à la même London Clinic pendant 13 jours en début d’année elle aussi, a pour sa part opté d’emblée pour un compte rendu très générique. Tout au plus avait-il été révélé dans son cas qu’il ne s’agissait pas d’un cancer. La durée de sa convalescence – qui s’étendra jusqu’au début du mois d’avril – continue de susciter des préoccupations.

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Kate Middleton, princesse de Galles

La convalescence de Kate et les traitements du roi surviennent alors que la famille royale a choisi de réduire le nombre de ses représentants.

Quand Harry et sa femme Meghan Markle ont révélé en 2019 leur désir de prendre une pause de leurs engagements royaux, puis de déménager en Californie, la reine Élisabeth II a fini par couper le cordon net. En janvier 2020, elle a décidé qu’ils ne seraient plus des membres actifs de la famille royale.

Le prince Andrew, le frère du prince Roi Charles, est aussi en retrait depuis qu’une femme l’a accusé d’abus sexuels et que ses accointances avec Jeffrey Epstein ont été dévoilées.

Avec Kate au repos (et le prince héritier William souvent à son chevet et auprès de leurs trois enfants) et le roi Charles en traitement, la reine Camilla – qui n’a jamais caché qu’elle aurait nettement préféré cultiver son jardin en paix à l’âge où tant d’autres sont à la retraite – risque d’être appelée à se multiplier. Idem pour Anne, la sœur de Charles, qui a depuis longtemps une étoile à son dossier parce qu’elle est souvent celle qui participe au plus grand nombre d’activités officielles par année. Le plus jeune de la famille, Edward, et sa femme Sophie pourraient aussi être plus visibles au cours des prochains mois.

Avec l’Agence France-Presse