(Londres) Après des années passées à se déchirer, les princes Harry et William vont-ils renouer ? L’arrivée du duc de Sussex mardi à Londres pour rendre visite à Charles III, atteint d’un cancer, ravive l’espoir d’une réconciliation au sein de la famille royale.

Le fils cadet du roi a quitté Los Angeles dans les heures suivant l’annonce choc du cancer de son père, découvert pendant son opération de la prostate il y a une dizaine de jours.

Il est arrivé à Londres mardi à la mi-journée à l’aéroport d’Heathrow d’où il s’est rendu à Clarence House, la résidence londonienne du monarque près du palais de Buckingham.

La visite à son père a toutefois été brève, puisque le roi et la reine Camilla ont été aperçus moins de 45 minutes plus tard quitter en voiture Clarence House.

Comme lors de sa visite éclair pour le couronnement de Charles en mai, le prince Harry, en froid avec son père et surtout avec son frère William, est venu seul de Californie, sans son épouse Meghan et leurs deux enfants, Archie et Lilibet.

« Est-ce le moment pour Harry de rentrer au bercail ? », interrogeait mardi le tabloïd The Mirror qui, comme la plupart des journaux britanniques, a consacré de longs articles sur une potentielle réconciliation entre les Windsor, dans une période difficile pour la monarchie britannique.

Après avoir rencontré son père, Harry rencontrera-t-il aussi William et son épouse Kate ?

La princesse est convalescente, après une opération de l’abdomen pour laquelle elle a été hospitalisée 13 jours, avant une convalescence prévue au moins jusqu’à Pâques.

« Alors que Charles est déchiré par le conflit entre ses fils et espère un rapprochement, William est convaincu que la confiance […] a été complètement rompue », a estimé le commentateur de la royauté Richard Kay dans le Daily Mail.

Le roi a continué d’exprimer de l’affection pour son fils cadet, lui faisant par exemple part de son « amour » dans son allocution au lendemain de la mort d’Élisabeth II en septembre 2022.

Mais son frère n’a semble-t-il pas digéré d’avoir été durement étrillé dans l’autobiographie de Harry, « Le Suppléant », parue quelques mois plus tard.

Le duc de Sussex s’y montre particulièrement critique de son aîné, qu’il décrit comme colérique, et raconte sa peine d’avoir été son « ombre, (sa) doublure, (son) plan B » toute sa vie. Il sous-entend également que William n’a pas épousé sa femme Kate par amour.  

Dialogue rompu

La dernière fois où les princes sont apparus ensemble remonte à septembre 2022, pour l’enterrement de la reine Élisabeth II, et selon Richard Kay, William et Harry n’ont pas échangé « un mot » depuis des mois.

Et selon les médias britanniques mardi, aucune rencontre entre les deux frères n’est prévue pendant le séjour de Harry au Royaume-Uni.

Avant la publication du livre, la relation entre les deux fils de Lady Di, très soudés par le passé, s’était déjà profondément dégradée, avec des tensions et des conflits sur fond de pression constante de la presse à scandale britannique.

Le couple Harry et Meghan, qui est Américaine, a fini par claquer la porte de la famille royale et renoncé à ses obligations. Il est parti s’installer États-Unis en 2020, critiquant vertement la monarchie britannique dans des interviews et une série documentaire sur Netflix.

Lors d’un entretien avec la célèbre animatrice américaine Oprah Winfrey, ils ont aussi affirmé que des membres de la famille royale s’étaient interrogés sur la couleur de peau qu’aurait leur fils Archie avant sa naissance.

Le prince est revenu au Royaume-Uni à deux reprises l’an dernier : pour le couronnement de son père et en juin pour l’un des procès qui l’opposent aux tabloïds britanniques, contre lesquels il livre une guerre judiciaire.

Malgré la distance qui s’est installée entre les frères, « la famille royale, comme toute autre famille, doit se serrer les coudes » face à l’épreuve du cancer, et un rapprochement, même timide, pourrait avoir lieu dans les prochaines semaines, estime l’expert de la royauté Richard Fitzwilliams, interrogé par l’AFP.

« La seule chose qu’ils ont encore en commun est leur amour pour leur “Papa chéri”, le seul parent qui leur reste », a également souligné Camilla Tominey, une autre spécialiste de la monarchie dans le Telegraph.