(Moscou) Le président de la Biélorussie, Alexander Loukachenko, a dit dimanche qu’il se présenterait à sa propre succession l’année prochaine, une annonce faite le jour de législatives qualifiées de simulacre d’élections par une opposition en exil et exsangue après des années de répression.

Après sa réélection décriée en 2020, le dirigeant biélorusse a réprimé des manifestations d’opposition sans précédent, jetant des centaines de gens en prison et forçant des milliers à l’exil.

« Dites-leur à tous que je vais me présenter » en 2025, a dit, après avoir voté, celui qui est aux commandes du pays depuis 1994, selon la chaîne Telegram gérée par son équipe.  

Aucune opposition n’a pu participer aux législatives de dimanche. Ses dirigeants en exil ont appelé la population à boycotter le vote.  

M. Loukachenko a d’ailleurs souligné que les autorités avaient tiré les leçons de 2020 et assuré qu’il n’y aurait « pas de rébellions » dimanche.

En janvier, les autorités biélorusses avaient de nouveau multiplié des descentes visant des proches d’opposants et de prisonniers politiques, selon des mouvements de défense des droits de la personne.

L’ONG Viasna, dont le fondateur et prix Nobel de la paix 2022 Ales Bialiatski purge une peine de dix ans de prison, recense 1419 prisonniers politiques dans le pays.  

La cheffe de l’opposition en exil, Svetlana Tikhanovskaïa, dont le mari est en prison, a qualifié le scrutin de dimanche de simulacre d’élections.

« Soyons clairs, la tentative du régime d’utiliser ces élections factices pour se légitimer est vouée à l’échec », a-t-elle dit dans une vidéo en ligne.

Les États-Unis ont eux aussi dénoncé un « simulacre d’élections législatives ».

« Il est impossible d’organiser un scrutin libre et équitable dans un climat de peur et avec plus de 1400 prisonniers politiques », a déclaré le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, sur X.

La Biélorussie, sous sanctions occidentales, est largement isolée sur la scène internationale, mais il est le principal allié de la Russie, lui ayant même prêté son territoire en février 2022 pour permettre l’assaut contre l’Ukraine.  

PHOTO DMITRY ASTAKHOV, SPUTNIK, ARCHIVES REUTERS

Le président russe, Vladimir Poutine, et le président biélorusse, Alexander Loukachenko

« Nous serons toujours avec la Russie », a encore martelé M. Loukachenko, qui dépend du soutien politique et économique du Kremlin.