(Kyiv) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a signé jeudi un décret autorisant la démobilisation de conscrits qui avaient rejoint l’armée avant l’invasion russe de février 2022 et ont déjà terminé leur service, à un moment où le recrutement est une question particulièrement sensible.

Cela concerne les conscrits dont le service militaire a été prolongé alors qu’il aurait dû s’achever entre le 24 février 2022, date à laquelle la loi martiale a été proclamée en réaction à l’offensive de la Russie, et aujourd’hui, selon un décret publié par la présidence.

Les autorités n’ont pas précisé combien de personnes étaient concernées.

Volodymyr Zelensky, dans son message à la nation quotidien, a souligné que ce processus demanderait « quelques semaines de procédures de préparation ».

Les conscrits devraient être démobilisés « à partir d’avril », a-t-il dit.

Les personnes concernées rejoindront la réserve mais pourront aussi, si elles le souhaitent, rester dans l’armée.

« Je sais que certaines d’entre elles ont déjà signé un contrat pour servir dans les forces armées », a déclaré Volodymyr Zelensky, là encore sans donner de chiffres.

La question du recrutement pour remplacer les soldats épuisés par deux années de guerre est devenue ces derniers mois un sujet politique et sociétal brûlant.

Malgré le besoin de renouvellement, l’armée peine à trouver des volontaires. Surtout à un moment où elle manque de munitions et est confrontée à une poussée des forces russes sur tous les fronts.

Début février, le parlement a voté en première lecture un projet de loi pour faciliter l’enrôlement, ce qui permettrait de remplacer les soldats usés physiquement et psychologiquement, mais il suscite un vif débat.

Ce texte, qui peut encore être modifié, prévoit notamment d’abaisser l’âge auquel on peut être mobilisé de 27 à 25 ans ou encore de limiter à 36 mois le service militaire en temps de guerre.

Cette perspective en inquiète plus d’un, les réseaux sociaux ukrainiens regorgeant de vidéos sur lesquelles on peut voir l’enrôlement musclé de jeunes hommes ainsi que des informations sur la localisation de policiers distribuant des convocations dans des lieux publics.