(Istanbul) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu vendredi à Istanbul pour un entretien avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, centré sur les perspectives de paix et la relance d’un corridor sécurisé en mer noire.

« La situation de la guerre en cours entre l’Ukraine et la Russie, l’état actuel des derniers contacts concernant la relance d’un corridor sécurisé en mer Noire et la recherche d’une paix permanente dans la région seront discutés en détail », a annoncé jeudi soir la présidence turque.

Selon le ministère des Affaires étrangères, la rencontre – dont l’horaire n’a pas été précisé – se tiendra au Palais de Dolmabahce, à Istanbul, et sera suivie d’une conférence de presse à 19 h locales.

Le président ukrainien se présente en Turquie une semaine après la visite du ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov, au Forum diplomatique d’Antalya (sud).

M. Zelensky a effectué le 8 juillet dernier sa première visite en Turquie depuis le début de l’invasion russe de son pays, en février 2022.

Il avait alors eu un long entretien avec le président turc, qui veille à maintenir le contact à la fois avec Kyiv et Moscou.

Les autorités ukrainiennes insistent sur le fait qu’elles ont désespérément besoin d’une aide militaire et financière supplémentaires pour contrer l’offensive de la Russie.

Une trentaine de pays se sont réunis jeudi à Paris à cet effet.

« Régulation » en Mer noire

L’Union européenne, après des tergiversations, a débloqué en février une aide de 50 milliards d’euros tandis que du côté américain, une enveloppe de 60 milliards de dollars reste bloquée depuis des mois au Congrès.

Ankara, qui ne s’est pas joint aux sanctions occidentales contre la Russie, fournit des drones de combat aux Ukrainiens et facilite le commerce avec Moscou, dont dépend en grande partie ses approvisionnements énergétiques.

M. Erdogan s’était également beaucoup impliqué dans la conclusion d’un accord sur le transport des céréales ukrainiennes en Mer noire, en juillet 2022 sous l’égide de l’ONU, dénoncé un an plus tard par Moscou.

Il a de nouveau plaidé récemment pour « une régulation qui garantisse la navigation sécurisée des bâtiments de commerce » entre les ports des deux pays belligérants au nord de la mer Noire et l’entrée du Bosphore, au sud.

« Dans ce but, nous poursuivons nos contacts », avait-il ajouté sans autres précisions.

L’accord dénoncé par la Russie avait permis à l’Ukraine d’exporter près de 33 millions de tonnes de céréales, selon les Nations unies, mais Moscou déplorait les obstacles mis à ses propres exportations agricoles ou d’engrais.

Depuis, Kyiv utilise avec succès une voie alternative longeant les côtes de la Bulgarie et de la Roumanie, membres de l’OTAN comme la Turquie et avec lesquelles cette dernière a signé en janvier un accord de lutte contre les mines.

Lors de sa dernière visite en Turquie et contre toute attente M. Zelensky, qui avait quitté le pays en toute discrétion après une visite et une prière au siège du patriarcat orthodoxe de Constantinople, avait ramené cinq officiers de l’ancienne garnison ukrainienne de Marioupol.

Les cinq hommes avaient été capturés par les forces russes après la chute de la ville en mai 2022 et avaient fait l’objet d’un échange de prisonniers aux termes duquel Ankara acceptait de les garder sur son territoire.