Le Conseil de sécurité s'est réuni vendredi à la demande du groupe arabe à l'ONU pour débattre de la poursuite de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens, principal obstacle à un accord de paix israélo-palestinien.

«La poursuite de la colonisation rend impossible la création d'un Etat palestinien viable», a déclaré à l'ouverture du débat le chef de la diplomatie saoudienne Saoud Al-Fayçal, dont le pays a pris l'initiative de demander la tenue de cette réunion.Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa a pour sa part affirmé que la colonisation juive «a atteint un point susceptible de tuer tout espoir d'un Etat palestinien viable».

«La poursuite de la colonisation transforme l'Etat palestinien en un mirage» a-t-il insisté.

Soulignant l'absence de progrès sur le terrain en dépit des négociations de paix israélo-palestiniens en cours depuis près d'un an, il a appelé le Conseil de sécurité «à assumer ses responsabilités en protégeant les droits légitimes du peuple palestinien».

Présent à la réunion, le président palestinien Mahmoud Abbas a expliqué, cartes à l'appui, que les trois principaux blocs de colonies en Cisjordanie et dans la région de Jérusalem «ne permettront pas la création d'un Etat palestinien puisqu'ils divisent la Cisjordanie en quatre cantons».

«Comment puis-je convaincre mon peuple de la nécessité de la paix avec Israël alors que la construction des colonies se poursuit», s'est interrogé le président de l'Autorité palestinienne.

«L'alternative à la paix c'est de voir la région plonger de nouveau dans le cycle de violence», a-t-il averti.

L'ambassadrice israélienne à l'ONU Gabriela Shalev, a critiqué la tenue de cette réunion, affirmant qu'elle «ne contribue pas à la promotion de la paix».

Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a pour sa part affirmé que la colonisation «nuit» à la crédibilité du processus engagés à Annapolis et affecte la viabilité du futur Etat palestinien.

Le débat, auquel a également assisté la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, ne sera pas sanctionné d'un vote.

La poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-est est la principale pierre d'achoppement dans les négociations israélo-palestinienne relancées en novembre avec l'objectif affiché de parvenir à un accord de paix en 2008.

En août, le mouvement anticolonisation israélien «la Paix Maintenant» avait indiqué dans un rapport que la construction de logements dans les colonies israéliennes de Cisjordanie avait pratiquement doublé depuis le début 2008 par rapport à la même période de 2007.