Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a critiqué mardi soir sans le nommer le président français Nicolas Sarkozy qui achevait une tournée au Proche-Orient, estimant que ses efforts en vue d'une trêve dans la bande de Gaza n'avaient aucune valeur.

«L'Europe n'a aucun poids. Elle réclame d'Israël une trêve pour des raisons humanitaires, mais celui-ci fait la sourde oreille. Elle propose une initiative politique, mais personne ne l'écoute», a affirmé Nasrallah dans un discours diffusé sur grand écran devant des milliers de partisans dans la banlieue sud de Beyrouth.

«Elle (l'Europe) condamne la victime et soutient le bourreau, et là encore le bourreau ne l'écoute pas», a-t-il insisté.

Lors de sa tournée, M. Sarkozy a accusé le mouvement islamiste Hamas d'avoir agi de «façon irresponsable et impardonnable» en décidant de ne pas renouveler la trêve et en reprenant les tirs de roquettes contre Israël.

Il avait également affirmé avoir dit aux dirigeants israéliens que «les violences doivent cesser».

Nasrallah a également implicitement critiqué le président français en affirmant que ni le Hezbollah ni le Hamas, tous deux soutenus par la Syrie et l'Iran, ne sont «inféodés» à ces pays.

«Les leaders de la résistance dans la bande de Gaza sont maîtres de leurs décisions. Personne, ni en Syrie ni en Iran, ne leur impose des décisions contre leur gré», a-t-il martelé.

Il faisait référence à la demande faite par M. Sarkozy à la Syrie lors de sa visite à Damas mardi matin de «peser sur» le Hamas en vue d'un retour à la paix dans la bande de Gaza.

Le chef du Hezbollah, groupe classé comme «organisation terroriste» notamment par Washington, a dénoncé le fait que «les Etats-Unis continuent de cautionner pleinement la guerre» israélienne dans la bande de Gaza qui a déjà fait 660 morts depuis son lancement le 27 décembre.