Les bombardements israéliens de zones densément peuplées dans la bande de Gaza avec des munitions au phosphore blanc pourraient être assimilés à des crimes de guerre, affirme Human Rights Watch dans un rapport qui doit être publié jeudi.

«Le tir répété (par l'armée israélienne) d'obus de 155 mm au phosphore blanc qui explosent dans les airs sur des zones densément peuplées était sans distinction et indique la perpétration de crimes de guerre», écrit l'organisation de défense des droits de l'Homme.

L'armée israélienne «a de manière répétée tiré des munitions au phosphore blanc au-dessus de zones de population, tuant et blessant des civils et endommageant des infrastructures civiles, y compris une école, un marché, un entrepôt de stockage d'aide humanitaire et un hôpital», affirme l'ONG basée à New York.

Les munitions au phosphore blanc, qui s'enflamme au contact de l'oxygène contenu dans l'air et brûle à des températures très élevées, ne sont interdites par aucun traité international. Mais leur emploi est réglementé par le protocole III de la Convention sur les armes classiques de 1980 «sur l'interdiction ou la limitation des armes incendiaires», auquel Israël n'a pas souscrit.

Ce texte prohibe leur utilisation dans les zones peuplées de civils, où elles peuvent provoquer des incendies difficiles à éteindre et des blessures graves car le phosphore blanc peut se consumer pendant des jours.

Selon Fred Abrahams, co-auteur du rapport, «l'armée israélienne n'a pas seulement utilisé le phosphore blanc dans des zones dégagées comme écran (de fumée) pour ses troupes.»

«Elle a tiré de manière répétée du phosphore blanc au-dessus de zones densément peuplées même lorsque ses troupes n'étaient pas dans la zone et que des écrans de fumée moins dangereux étaient disponibles. En conséquence, des civils ont souffert et sont morts inutilement», ajoute-t-il.

L'armée israélienne n'a pas démenti avoir utilisé des obus au phosphore, soulignant toutefois n'utiliser que des armes non-prohibées par les conventions internationales.