L'UE, la France et la Russie ont joint leurs voix mardi à celle des États-Unis pour amener Israël à stopper sa politique de colonisation de Jérusalem-est, accentuant la pression internationale sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu qui a refusé jusqu'à présent de plier.

Usant d'un langage assez sévère, la présidence suédoise de l'Union européenne a enjoint Israël de s'abstenir de toute action «provocatrice» à Jérusalem-est. Catégorie dans laquelle elle a rangé les «démolitions» de maisons palestiniennes et les «évictions» des familles y habitant qu'entraînera la construction du nouveau quartier de colonisation auquel la municipalité israélienne a donné son feu vert.

Washington a déjà demandé à Israël de stopper son projet de construction de 20 logements juifs à Jérusalem-est, une demande rejetée pour l'instant par le Premier ministre israélien, M. Netanyahu.

«Ce genre d'action est illégal au regard du droit international», a insisté la présidence suédoise, rappelant la position identique adoptée le 26 juin par le Quartette pour la paix au Proche-Orient, constitué outre l'UE, des États-Unis, de la Russie et de l'ONU. La Suède, au nom des 27 pays de l'UE, a rappelé que les Européens avaient déjà demandé le 24 mars à Israël de «suspendre immédiatement» les expulsions.

La France a convoqué au Quai d'Orsay l'ambassadeur israélien à Paris, Daniel Shek, afin de réclamer à Israël l'arrêt de cette colonisation, a indiqué mardi le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, quelques jours après une mesure similaire des États-Unis. Le même jour, le président français Nicolas Sarkozy a eu l'occasion de  plaider à nouveau pour la tenue d'une conférence internationale afin de relancer le processus de paix entre Israël et les Palestiniens, lors d'un déjeuner avec son homologue égyptien Hosni Moubarak à Paris.

Lors de cet entretien, M. Sarkozy a estimé que «le temps joue pour les extrémistes» et qu'il était nécessaire de «prendre des initiatives fortes pour pousser fortement les parties à reprendre le chemin des négociations et à conclure un règlement de paix», selon la présidence française.

À l'issue du déjeuner, M. Moubarak a également évoqué «des initiatives que nous pourrions prendre dans le cadre de nos efforts dans la région», sans toutefois faire référence à la conférence internationale défendue par son hôte.

La Russie enfin a aussi appelé mardi Israël à «stopper immédiatement» la construction du nouveau quartier de colonisation à Jérusalem-est, selon le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Andreï Nesterenko.

«La colonisation doit être stoppée immédiatement comme cela est prévu dans la Feuille de route», un plan de paix international pour le Proche-Orient, a souligné M. Nesterenko.

La municipalité israélienne a donné son feu vert à la construction d'un nouveau quartier de colonisation sur le site de l'hôtel Shepherd, sur un terrain saisi par Israël en 1968, après avoir été propriété de l'État jordanien.

L'objectif affiché des promoteurs est de judaïser la partie orientale de Jérusalem, occupée et annexée par Israël depuis juin 1967, et dont les Palestiniens voudraient faire la capitale de l'État auquel ils aspirent. Environ 190 000 Israéliens se sont installés dans une dizaine de quartiers de colonisation à Jérusalem-Est où vivent 270 000 Palestiniens.