Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a répété dimanche être ouvert à la discussion sur le nucléaire mais a réaffirmé les «droits indéniables» de l'Iran en matière de nucléaire civil alors que la Turquie a offert son aide pour «surmonter les divergences» entre les parties.

«La technologie nucléaire pacifique est le droit légal et définitif de la nation iranienne et l'Iran ne négociera avec personne ses droits indéniables», a déclaré M. Ahmadinejad en recevant l'ambassadeur britannique Simon Gass qui lui a remis ses lettres de créances, selon l'agence Fars.

 «Mais nous sommes prêts à discuter de la coopération internationale pour régler les problèmes économiques et de sécurité dans le monde. Nous estimons que ces problèmes ne pourront être résolus sans la participation de tous», a-t-il ajouté, cité par Fars.

Aux yeux de Téhéran, «la question nucléaire iranienne est close», a-t-il précisé.

Parallèlement, la Turquie s'est dite prête à «aider les parties» dans le dossier nucléaire à surmonter leurs divergences mais n'envisage pas d'accueillir une réunion entre l'Iran et les membres du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne), a indiqué à l'AFP Burak Özügergin, un porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères.

Il a précisé vouloir clarifier des propos du chef de la diplomatie, Ahmet Davutoglu, en visite à Téhéran, rapportés auparavant par l'agence de presse officielle iranienne Irna.

Selon Irna, M. Davutoglu a «déclaré que le paquet de propositions iranien est une bonne base pour parler des grandes questions internationales» et affirmé que «la Turquie était prête à accueillir ces discussions».

«La Turquie est prête à faire tout son possible pour à aider à surmonter les divergences entre les parties (...)», a affirmé ce porte-parole, Burak Özügergin, par téléphone de Téhéran.

Mais, a-t-il souligné, la Turquie ne souhaite pas saper les efforts de la communauté internationale, notamment du groupe des 5+1 et n'envisage pas dans ce contexte d'être l'hôte d'une telle réunion.

M. Özügergin a indiqué croire qu'Irna avait mal interprété les propos du ministre.

L'Iran a remis mercredi son «paquet de propositions» aux grandes puissances du groupe 5+1 pour commencer des négociations.

Le groupe 5+1 avait demandé en avril dernier à l'Iran de reprendre les négociations pour régler la question nucléaire iranienne.

Vendredi, les membres du groupe 5+1 ont demandé à l'Iran une réunion le plus tôt possible après avoir toutefois jugé que ces propositions ne répondaient pas aux questions sur le nucléaire.

Dans son paquet de propositions, l'Iran, sans parler de son programme d'enrichissement d'uranium, propose de définir «un cadre international empêchant la recherche, la production, la détention et la multiplication des armes nucléaires et qui aille aussi vers la destruction des armes nucléaires».

L'Iran refuse toujours de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium, malgré cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU en ce sens, dont trois assorties de sanctions.

Les pays occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire, ce que Téhéran dément.

Après la remise du paquet iranien, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a estimé qu'il y avait «matière à creuser», alors que le département d'Etat américain, tout en estimant que le document n'offrait pas d'avancées concrètes, a dit vouloir tester la réalité de la volonté de dialogue affichée par l'Iran.

Le président Ahmadinejad doit se rendre fin septembre à New York pour participer à l'Assemblée générale des Nations unies.