Israël a condamné vendredi l'adoption par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU du rapport Goldstone, qui l'accuse de «crimes de guerre» à Gaza, estimant qu'elle est un obstacle au processus de paix au Proche-Orient et va encourager le terrorisme dans le monde.

«L'adoption de cette résolution (par le Conseil) entrave à la fois les efforts pour protéger les droits de l'Homme conformément à la législation internationale, et les efforts pour promouvoir la paix au Proche-Orient», a averti le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «La résolution est un encouragement pour les organisations terroristes dans le monde entier et mine la paix mondiale», estime-t-il.

Un ministre israélien avait auparavant qualifié le vote du Conseil des droits de l'homme de «farce diplomatique».

«L'armée israélienne a agi avec des gants de velours envers les civils innocents», a assuré dans un communiqué le ministre de l'Intérieur, Eli Yishai, en fustigeant «une décision anti-israélienne qui couronne un rapport anti-israélien».

Le Conseil des droits de l'homme a adopté comme prévu vendredi à Genève une résolution initiée par les Palestiniens et qui approuve le rapport Goldstone dénonçant des «crimes de guerre» commis par Israël lors du conflit meurtrier dans la bande de Gaza l'hiver dernier, et renvoie de facto le dossier au Conseil de sécurité à New York.

Le vote a été approuvé par 25 voix pour, 6 contre et 11 abstentions.

La résolution, très contestée, «apporte son soutien aux recommandations» du juge sud-africain Richard Goldstone qui accuse l'armée israélienne et les militants palestiniens d'avoir commis «des crimes de guerre» et «de possibles crimes contre l'humanité» durant la guerre de Gaza.

Dirigeants et diplomates israéliens avaient mené ces derniers jours une active campagne pour discréditer le rapport Goldstone.

De leur côté, les Palestiniens n'ont pas caché leur satisfaction.

L'Autorité palestinienne «se félicite de la décision du Conseil des droits de l'homme et nous espérons maintenant que le rapport (Goldstone) sera porté devant le Conseil de sécurité» de l'ONU, a déclaré à l'AFP le négociateur palestinien Saëb Erakat.

De son côté, le mouvement islamiste Hamas, rival de l'Autorité palestinienne et qui contrôle la bande de Gaza, s'est aussi réjoui de l'adoption du rapport Goldstone en «remerciant tous les pays qui ont voté en sa faveur».

«Nous espérons que ce vote conduira à un procès des chefs de l'occupation (israélienne)», a commenté un porte-parole du Hamas, Taher al-Nounou.

Le Hamas est également accusé de «crimes de guerre» par le rapport Goldstone.

Le Conseil des droits de l'homme était réuni en session extraordinaire depuis jeudi à la demande de l'Autorité palestinienne, avec le soutien du groupe arabe, l'Organisation de la conférence islamique (OCI), les non-alignés et les pays africains majoritaires au sein du Conseil.