Les Palestiniens veulent obtenir du Conseil de sécurité de l'ONU qu'il appuie la proclamation unilatérale de leur État, en raison du blocage des négociations de paix avec Israël, a affirmé dimanche le principal négociateur palestinien.

«Nous avons décidé de nous adresser au Conseil de sécurité pour essayer d'obtenir son soutien à la création d'un État palestinien indépendant ayant Jérusalem pour capitale et dont les frontières seraient celles de juin 1967» avant l'occupation israélienne, a déclaré à l'AFP ce négociateur Saëb Erakat.

«Nous allons chercher à obtenir l'appui de l'Union européenne ainsi que celui de la Russie et d'autres pays», a-t-il ajouté.

Plusieurs ministres israéliens ont aussitôt mis en garde les Palestiniens contre toute démarche unilatérale.

«Les démarches unilatérales ne mèneront pas aux objectifs que nous cherchons à atteindre» par la négociation, a déclaré aux journalistes le vice-Premier ministre Sylvan Shalom avant la séance hebdomadaire du cabinet.

«Nous voulons des négociations directes» de paix, a-t-il ajouté en allusion à la suspension de celles-ci depuis l'offensive de l'armée israélienne contre la bande de Gaza l'hiver dernier.

«Cette initiative hostile supprimerait tout espoir de négociations de paix. S'ils (les Palestiniens) vont de l'avant dans leur projet de proclamation unilatérale d'un État, nous devrons étendre notre contrôle sur les secteurs C» de la Cisjordanie, a de son côté affirmé le ministre des Infrastructures Uzi Landau (Israël Beiténou - droite nationaliste).

Les secteurs C de la Cisjordanie occupée sont contrôlés par la police de l'Autorité palestinienne, et l'armée israélienne y assume la sécurité globale.

Le ministre chargé des affaires de la Diaspora, Yuli Edelstein, s'est pour sa part élevé contre les propos de M. Erakat.

«Ils prouvent que parmi les dirigeants palestiniens, il y en a plusieurs qui croient toujours pouvoir atteindre leurs objectifs par la violence et le terrorisme», a-t-il déclaré à l'AFP.

«J'espère que la communauté internationale ne coopérera pas avec ce projet et s'exprimera clairement en faveur de l'unique approche possible, à savoir la tenue de négociations directes», a-t-il ajouté.

Le président palestinien Mahmoud Abbas exige qu'Israël gèle totalement la colonisation avant toute reprise des pourparlers de paix. Selon des responsables palestiniens, il a été heurté par la récente volte-face de l'administration américaine sur ce point.