Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a rejeté mardi la date-butoir de la fin de l'année à laquelle aspire le gouvernement américain pour l'acceptation d'un projet d'enrichissement de son uranium à l'étranger, affirmant que son gouvernement était «dix fois plus fort» aujourd'hui qu'il y a un an.

L'Occident croit à tort que l'Iran «a été affaibli». «La population et le gouvernement iraniens sont dix fois plus forts que l'année dernière», a-t-il déclaré.

Manière pour le président iranien de dire que le mouvement de protestation qui s'est emparé du pays depuis sa réélection contestée du 12 juin ne l'a pas affaibli. Ces commentaires intervenaient au lendemain des funérailles du Grand ayatollah Hossein Ali Montazeri, occasion d'une nouvelle démonstration de force de l'opposition, dont le dignitaire religieux était le chef spirituel.

Tard mardi soir, le site Internet de la télévision officielle a par ailleurs annoncé que le président iranien avait nommé un nouveau responsable de la prestigieuse Académie des arts iranienne, en remplacement du réformateur Mir Hossein Moussavi, son adversaire malheureux lors de la présidentielle. Mir Hossein Moussavi, qui a dénoncé des fraudes lors du scrutin et contesté son résultat, avait assisté aux funérailles du grand ayatollah Montazeri.

Mardi, devant des milliers de personnes à Shiraz dans le sud de l'Iran, Mahmoud Ahmadinejad a expliqué que la communauté internationale peut donner à l'Iran «autant de dates-butoir qu'elle veut, ça nous est égal». «Nous vous avons dit que nous n'avons pas peur des sanctions, et que nous ne sommes pas intimidés», a-t-il renchéri. «Si l'Iran voulait construire une bombe, nous aurions le courage de vous le dire», a-t-il ajouté, disant vouloir des pourparlers «se déroulant dans des conditions équitables de respect mutuel».

La Maison Blanche a réagi en invitant Téhéran à prendre au sérieux sa dute-butoir et la menace de sanctions renforcées. «Il s'agit d'une date-butoir bien réelle pour la communauté internationale», a déclaré le porte-parole de la présidence américaine Robert Gibbs.