Plusieurs personnes ont été blessées jeudi à Zanjan, dans le nord de l'Iran, dans des heurts entre la police et des personnes rassemblées à la mémoire du grand ayatollah dissident Hossein Ali Montazeri décédé la semaine dernière, selon un site internet de l'opposition.

Ces affrontements, qui se sont soldés par plusieurs interpellations, sont intervenus alors que les autorités ont interdit, selon un autre site de l'opposition, quasiment toutes les cérémonies à la mémoire de celui qui était l'ex-dauphin de l'imam Khomeiny, et qui est décédé samedi à l'âge de 87 ans.

«Les gens qui s'étaient rassemblés pour une cérémonie à la mémoire de l'ayatollah Montazeri ont trouvé fermées les portes de la mosquée où ils devaient se recueillir, et ont décidé d'organiser la cérémonie dans la rue», indique le site internet Rehesabz.net.

«Les gens (...) écoutaient des lectures du Coran quand la police a tenté de les disperser, ce qui a provoqué des heurts, et des gens ont été violemment battus alors qu'ils tentaient de fuir», ajoute le site.

«Beaucoup ont été arrêtés et certains blessés ont été hospitalisés», poursuit le site.

Cette information n'a pas pu être vérifiée de source indépendante car, comme tous les médias étrangers, l'AFP n'est pas autorisée à couvrir les rassemblements liés à l'opposition iranienne.

Les funérailles lundi à Qom (sud de Téhéran) de l'ayatollah Montazeri, devenu une des figures de l'opposition au président Mahmoud Ahmadinejad, avaient attiré des dizaines de milliers de personnes avant de se transformer en manifestation antigouvernementale.

Le site Parlemannews.ir a précisé que les autorités avaient interdit toutes les cérémonies à la mémoire du défunt, à l'exception des rassemblements dans les villes de Qom, où il résidait, et Najafabad (centre du pays) d'où il était originaire.

Cette interdiction, qui n'a pas été annoncée officiellement, a entraîné l'annulation de plusieurs rassemblements.

Selon Parlemnanews.ir, les autorités ont empêché mercredi la tenue d'une cérémonie dans une mosquée de Kachan (200 km au sud de Téhéran), déployant une banderole sur laquelle on pouvait lire: «par ordre du conseil suprême de sécurité nationale, aucune cérémonie pour M. Montazeri n'est autorisée, sauf à Qom et Najafabad».

Une photo de la banderole est diffusée par le site.

A Ispahan (centre), l'intervention mercredi de la police pour empêcher une cérémonie prévue dans une mosquée de la ville a provoqué des incidents avec la foule, faisant plusieurs blessés et entraînant une cinquantaine d'arrestations, selon l'opposition.

La famille de l'ayatollah Montazeri, dont la maison à Qom avait été attaquée lundi par des miliciens du régime, a préféré de son côté annuler «pour des raisons de sécurité» les cérémonies de deuil prévues par l'islam chiite les 3eme et 7eme jour après la mort du défunt.

Le 7eme jour tombe samedi 26 décembre, le jour de Tassoua et la veille de l'Achoura qui sont deux journées de deuil religieux commémorant la mort de l'imam Hossein, petit-fils du prophète et troisième imam particulièrement vénéré de l'islam chiite.

Les autorités ont mis en garde mercredi l'opposition contre toute velléité de profiter des cérémonies de l'Achoura pour manifester.

L'opposition qui conteste la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad en juin tire systématiquement parti, depuis plusieurs mois, de chaque manifestation officielle ou rassemblement autorisé pour manifester contre le gouvernement.