Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a semblé convaincre mardi ses interlocuteurs égyptiens de sa volonté de relancer les pourparlers de paix avec les Palestiniens, au cours d'une visite consacrée également au sort du soldat Gilad Schalit.

L'Egypte et l'Allemagne jouent les médiateurs dans les discussions pour tenter de faire libérer ce soldat israélien enlevé par des militants de la Bande de Gaza en 2006, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus en Israël. C'est par leur intermédiaire qu'Israël avait transmis sa dernière proposition aux dirigeants du Hamas dans la Bande de Gaza, laquelle a été rejetée.

Un haut responsable du Mouvement de la résistance islamique à Damas, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a précisé qu'elle avait été refusée car Israël refuse de libérer dix prisonniers de premier plan et exige que 200 militants libérés partent en exil. Un chiffre que le Hamas veut voir réduit.

Une délégation du Hamas de Gaza s'était rendue en Syrie pour discuter de cette dernière proposition avec la direction en exil du Mouvement, lequel a ensuite demandé au médiateur allemand de retourner vers la partie israélienne pour une nouvelle navette.

En revanche, sur le chapitre du processus de paix, M. Nétanyahou a semblé mardi impressionner favorablement ses interlocuteurs égyptiens: le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a estimé qu'il semblait sérieux dans sa volonté de relancer les négociations avec les Palestiniens.

«Je ne peux pas parler des détails, mais le Premier ministre discutait des positions qui surpassent, à notre avis, ce que nous avons entendu de leur part depuis longtemps», a déclaré le ministre aux journalistes. «Je ne peux pas dire qu'il a changé de positions, mais il avance», a-t-il dit, ajoutant avoir le sentiment que «tout est sur la table».

Benyamin Nétanyahou a ainsi passé trois heures à discuter, en compagnie du principal négociateur israélien Yitzhak Molcho, avec le président Hosni Moubarak, Ahmed Aboul Gheit, et le tout-puissant chef des renseignements égyptiens, Omar Suleiman. Aboul Gheit et Suleiman se rendent aux États-Unis la semaine prochaine, tandis que l'émissaire du président américain Barack Obama pour le Proche-Orient est lui attendu en Israël.

La visite égyptienne de Nétanyahou intervient à un moment difficile, les Palestiniens refusant de revenir aux pourparlers de paix tant que l'Etat hébreu n'a pas suspendu toute construction dans les colonies de Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Ils exigent aussi que les négociations reprennent là où elles s'étaient arrêtées avec le Premier ministre travailliste Ehoud Olmert, davantage ouvert au compromis que M. Nétanyahou.

Aboul Gheit a quant à lui insisté à nouveau sur la nécessité d'arrêter les constructions dans les colonies, Israël ayant offert un ralentissement pendant dix mois en Cisjordanie. Le Caire a également demandé aux Israéliens d'alléger les restrictions pesant sur les Palestiniens, Israël promettant des mesures en faveur de la liberté de circulation.