Les forces de sécurité ont arrêté une trentaine de membres du groupe dit des «mères en deuil» qui protestaient à Téhéran contre la mort ou la disparition de leurs enfants lors des manifestations post-électorales, a rapporté dimanche un site Internet d'opposition.

Selon Kaleme.org, le site du chef de l'opposition Mir Hossein Mousavi, qui cite un témoin, ces femmes ont été arrêtées samedi dans le parc Laleh de la capitale.

«Aujourd'hui (samedi) à environ 16H00, nous nous trouvions dans le parc Laleh où il y avait une centaine de policiers (...) qui ne laissaient pas les mères s'asseoir sur les bancs ou se rassembler en groupes», déclare le témoin anonyme.

«Les mères étaient environ 70 lorsque les forces de sécurité les ont chassées hors du parc. Certaines se sont échappées et une trentaine ont été arrêtées et mises de force dans une camionnette de police», a ajouté ce témoin.

Kaleme ajoute qu'elles ont été conduites dans un commissariat, sans autre précision.

Selon le site des «mères en deuil» (http://mournfulmothers.blogfa.com), leurs enfants ont été tués ou sont portés disparus dans les manifestations consécutives à la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin.

Les mères vêtues de noir se rassemblent d'ordinaire tous les samedi après-midi dans le parc Laleh. Selon leur site, les forces de sécurité sont très présentes lors de ces rassemblements et certaines mères ont déjà été arrêtées dans le passé.

D'après leur site, le groupe des «mères en deuil» a été constitué à la suite de la mort de Neda Agha-Soltan, tuée par balle le 20 juin et devenue le symbole de la contestation populaire et de la répression. La vidéo amateur de sa mort, mise sur Internet, avait suscité une vague d'émotion et d'indignation dans le monde.

Des militants des droits de l'Homme et des femmes sont également membres du groupe, qui demande que les personnes responsables de la mort des leurs soient poursuivies en justice ainsi que la libération de tous les prisonniers politiques.

Plusieurs milliers de personnes, dont des réformateurs et des journalistes proches de l'opposition, ont été arrêtées dans la foulée des manifestations post-électorales, qui avaient fait 36 morts selon le gouvernement et 72 selon l'opposition.

Huit autres personnes ont été tuées le 27 décembre lors des manifestations antigouvernementales survenues le jour du deuil chiite d'Achoura, selon des chiffres officiels.