Les troupes américaines envoyées en renfort en Afghanistan ont déjà réalisé des «progrès» face aux talibans et la situation est en train de s'améliorer, a assuré le commandant des forces internationales en Afghanistan dans un entretien à la chaîne de télévision américaine ABC.

«Je crois que nous avons fait des progrès» au cours des sept derniers mois, date de l'arrivée de la première vague de renforts américains envoyés par le président Barack Obama, affirme le général Stanley McChrystal dans cette interview publiée lundi sur le site internet d'ABC.

Toutefois, «la mission n'est pas encore accomplie», ajoute-t-il, alors que Washington a annoncé en décembre l'envoi de 30 000 hommes supplémentaires en Afghanistan, sur les recommandations du général McChrystal.

Le nombre de soldats américains et de la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan (ISAF) va ainsi être porté à 150 000 cette année.

Le général américain a cité pour exemple les progrès constatés dans la province du Helmand (sud), un bastion de l'insurrection où la présence militaire a été considérablement renforcée l'an passé.

«Quand je suis dans une zone qui était contrôlée par les talibans il y a encore sept mois et que l'on rencontre des chefs tribaux qui font preuve d'un optimisme considérable en parlant de l'avenir, on sent que le vent est en train de tourner», affirme-t-il.

Toutefois, «le temps presse dans l'esprit des Afghans et je pense que nous devons nous dépêcher de les convaincre que nous pouvons les aider à construire un pays».

La Maison Blanche a décrété que les troupes américaines commenceraient à se retirer d'Afghanistan en juillet 2011.

L'optimisme du général semblait corroboré par les résultats d'un sondage publié lundi. Selon cette enquête commandée par ABC et les chaînes de télévision britannique BBC et allemande ARD, 70% des Afghans estiment que leur pays va dans la bonne direction, contre 40% seulement en janvier 2009.

Le patron de l'Agence américaine de renseignement militaire (DIA), le général Ronald Burgess, s'est également montré optimiste lundi sur les opérations visant Al-Qaïda et les talibans en Afghanistan et au Pakistan.

«Je pense que nous avons rencontré beaucoup de succès dans nos opérations», s'est-il félicité au cours d'une interview à la radio Voice of America.

Mais, a-t-il souligné, il est difficile d'évaluer les effets des récentes offensives pakistanaises contre les talibans dans le nord-ouest du Pakistan.

«Combien d'ennemis ont été retirés du paysage? Ou bien l'ennemi s'est-il disséminé dans la campagne ou déplacé vers un autre endroit?», s'est-il interrogé.

«Même s'il y a toujours quelque chose à gagner en forçant l'ennemi à quitter son sanctuaire, en fin de compte, je pense que c'est un ennemi qu'il va falloir tuer», a-t-il affirmé.