Israël maintiendra une «présence» le long de la frontière orientale d'un futur État palestinien, dans la région limitrophe avec la Jordanie, afin d'empêcher toute infiltration d'armes, a averti mercredi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

«La capacité de produire par milliers des roquettes et des missiles dans des zones contiguës (à Israël) crée un problème monumental de sécurité», a estimé M. Netanyahu lors d'une conférence de presse avec les médias étrangers à Jérusalem.

«Nous devons faire en sorte qu'il y ait un moyen d'empêcher l'infiltration des armes par cette frontière», a insisté le Premier ministre.

«Dans le cadre d'un futur règlement avec les Palestiniens, il faudra une présence israélienne sur la frontière orientale de l'Etat palestinien», c'est-à-dire dans la vallée du Jourdain limitrophe du territoire jordanien, a expliqué M. Netanyahu, sans donner de précision sur la nature de la «présence» israélienne.

Cette déclaration survient alors que l'émissaire spécial américain au Proche-Orient George Mitchell commence une nouvelle tournée en Israël et dans les Territoires palestiniens.

Les Etats-Unis tentent de mettre sur pied une nouvelle initiative, assortie d'un plan de négociations sur deux ans et de garanties offertes par Washington, pour sortir de l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix israélo-palestinien depuis un an.

Le dossier très sensible des frontières palestiniennes fait partie des négociations de paix, M. Netanyahu réclamant la création d'un Etat palestinien démilitarisé.

Les Palestiniens, eux, demandent que leur futur Etat soit basé sur les frontières d'avant la guerre israélo-arabe de juin 1967, avec comme capitale Jérusalem-Est, à majorité arabe et annexée par Israël.

M. Netanyahu a une nouvelle fois exhorté l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas à revenir à la table des négociations «sans condition préalable», une demande également formulée par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.

«Les Palestiniens ont grimpé en haut d'un arbre. Des gens apportent des échelles, nous apportons des échelles, et plus haute est l'échelle, plus haut les Palestiniens grimpent dans l'arbre», a-t-il ironisé.

«Les Palestiniens accumulent demandes après demandes. On devrait leur dire carrément: "Allez sous la tente et commencez les négociations de paix!"», a ajouté le Premier ministre.

Les dirigeants de l'Autorité palestinienne réitèrent régulièrement leur refus de reprendre les négociations de paix avec Israël sans un gel total de la construction dans les colonies juives en Cisjordanie occupée.

Sous la pression de Washington, M. Netanyahu a annoncé en novembre un coup de frein partiel et temporaire à la colonisation, mais les Palestiniens lui ont opposé une fin de non recevoir.

Ces derniers continuent de réclamer l'arrêt complet de la construction dans les implantations juives, y compris et surtout à Jérusalem-Est, avant de retourner à la table des négociations.

Le président américain Barack Obama a fait du règlement du conflit israélo-palestinien une des priorités de sa politique étrangère, arguant que la paix au Proche-Orient transformerait l'ensemble des relations entre les Etats-Unis et le monde musulman.

Toutefois, ses premières tentatives ont achoppé principalement sur la question de la poursuite de la colonisation israélienne.