Israël a confirmé dimanche avoir interdit l'accès de la bande de Gaza au ministre belge de la Coopération au développement, Charles Michel, afin de «ne pas donner de légitimité» au mouvement islamiste Hamas qui contrôle ce territoire palestinien.

«Ce genre de visites ne peuvent que renforcer le Hamas et lui donner une légitimité», a expliqué le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, dans un communiqué.

«Nous autorisons l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, y compris les vivres et les médicaments. Mais nous ne permettrons pas des visites politiques qui encourageraient le Hamas», a insisté M. Ayalon.

Israël ne fait pas mystère de son opposition à toute demande de visite de ses hôtes étrangers, notamment européens, à Gaza.

Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a ainsi essuyé un refus similaire l'automne dernier après avoir envisagé de se rendre à Gaza pour visiter un hôpital réhabilité par la France.

Le ministre belge de la Coopération, qui a rencontré M. Ayalon dimanche, a protesté de sa bonne foi en assurant que sa demande de visiter Gaza «s'inscrivait dans une démarche de soutien à la population», selon la chaîne de télévision privée belge RTL-TVI.

M. Michel, qui «ne trouve pas cette situation acceptable», a promis de porter l'affaire devant l'Union européenne, a encore rapporté RTL-TVI.

La Belgique a débloqué des fonds pour aider l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) à construire des écoles à Gaza, mais les travaux n'ont pas pu commencer à cause du blocus israélien, selon lui.

Le ministre belge a indiqué avoir plaidé devant M. Ayalon pour que l'aide humanitaire puisse parvenir dans la bande de Gaza.

La bande de Gaza est sous un strict blocus israélien, appliqué avec le concours de l'Egypte, depuis la prise de pouvoir du Hamas dans l'enclave palestinienne en juin 2007.

La semaine dernière, Amnesty International a réclamé la levée du blocus imposé à la bande de Gaza, estimant que l'embargo qui affecte près de 1,5 million d'habitants, constitue une «punition collective» intolérable.