La Maison-Blanche a rejeté lundi les récentes accusations lancées par Hamid Karzaï à l'encontre des Occidentaux au sujet de la fraude électorale, en pleine recrudescence des tensions entre les États-Unis et le président afghan.

Au cours d'une réunion privée avec quelque 70 parlementaires afghans samedi, M. Karzaï a averti que l'insurrection des talibans pourrait devenir un mouvement de résistance légitime si les étrangers continuaient de se mêler des affaires afghanes, selon le Wall Street Journal de dimanche.

C'est la deuxième fois en quatre jours que le leader afghan s'en prend ouvertement aux Occidentaux.

«Si vous et la communauté internationale continuez de me mettre sous pression, je vous jure que je vais rejoindre les talibans», aurait même déclaré le président afghan lors de cette réunion, selon des propos d'un des parlementaires cités sous couvert d'anonymat dans l'édition de lundi du New York Times.

«Ces remarques posent problème et la substance de ces critiques n'est tout simplement pas vraie», a déclaré lundi le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, rappelant que les déclarations de M. Karzaï intervenaient alors que les Américains ont envoyé des dizaines de milliers d'hommes dans une guerre qui coûte des milliards à Washington.

«Au nom des Américains, nous sommes dépités», a-t-il déclaré. «Aux quatre coins du pays, des familles ont vu des êtres chers partir au loin pour servir bravement nos forces armées afin d'aider un pays à vivre en paix et en sécurité», a-t-il poursuivi.

M. Gibbs a néanmoins précisé que la visite prévue de longue date du leader afghan à la Maison-Blanche le 12 mai n'était pas annulée. Cette rencontre avec le président Obama «est toujours à l'agenda», a-t-il dit.

Jeudi, M. Karzaï avait déjà accusé les Occidentaux d'être les responsables des fraudes lors des dernières élections présidentielle et provinciales.

Il s'était fait rappeler à l'ordre par Washington et avait eu une conversation avec la secrétaire d'État, Hillary Clinton, vendredi, au cours de laquelle il avait tenté d'apaiser les tensions en assurant qu'il était déterminé à travailler aux côtés des États-Unis. Kaboul et Washington avaient ensuite assuré que l'incident était clos.