L'Iran est «la seule chance de succès» pour le président américain Barack Obama après les crises en Irak et en Afghanistan, a estimé mardi le président Mahmoud Ahmadinejad, appelant l'Occident à une «coopération» avec Téhéran qui serait fructueuse pour les deux parties.

«M. Obama n'a qu'une seule chance, et c'est l'Iran», a dit M. Ahmadinejad lors d'une interview télévisée, alors que les relations sont au plus bas entre Téhéran et Washington, qui n'a pas exclu la semaine dernière une frappe nucléaire contre l'Iran, accusé de chercher à se doter de l'arme atomique.

«Il n'a qu'un endroit où il puisse dire: j'ai été à l'origine d'un changement et j'ai transformé la donne mondiale, et cet endroit c'est l'Iran», a poursuivi le président iranien.

«Il n'a qu'une chance de succès et de rester chef de l'Etat. Obama ne peut rien faire en Palestine. Que peut-il faire en Irak? Rien, et l'Afghanistan est trop compliqué», a-t-il dit.

«La meilleure chose à faire pour lui est d'accepter l'Iran, de le respecter et d'entrer en coopération» avec ce pays, a ajouté M. Ahmadinejad. «De nombreuses opportunités nouvelles s'ouvriront alors à lui».

L'Occident, a-t-il expliqué, n'a que deux options: «soit poursuivre le jeu de dupes que nous voyons depuis quatre, cinq, 20 ans et dont nous n'avons rien à faire. Ou accepter l'Iran et coopérer, ce qui sera mieux pour eux et pour nous».

«Nous ne cherchons pas le conflit mais ils n'arrivent pas à se décider», a-t-il souligné.

M. Ahmadinejad a ajouté avoir «préparé une lettre (pour M. Obama) qui sera publiée en temps voulu», sans donner plus de précisions.

Les dirigeants iraniens ont toujours affirmé que leur pays ne cherchait pas à obtenir l'arme nucléaire, «immorale» et «contraire à l'islam» selon eux. Le guide suprême iranien Ali Khamenei a dénoncé dimanche «la menace nucléaire déshonorante» de M. Obama contre l'Iran.

M. Ahmadinejad a de son côté menacé Washington d'une «riposte fracassante» en cas d'attaque contre l'Iran, soulignant également que les pressions internationales ne faisaient que «renforcer la détermination de l'Iran» à poursuivre son programme nucléaire.

L'Iran a été à nouveau montré du doigt lors du sommet qui a réuni lundi et mardi à Washington cinquante chefs d'Etat et de gouvernement pour discuter des moyens de renforcer la lutte contre la prolifération nucléaire.

Washington, soutenu par les Européens et la Russie, a à nouveau tenté de convaincre la Chine, principal allié de Téhéran, et d'autres pays du conseil de sécurité de l'ONU d'adopter de nouvelles sanctions contre l'Iran qui refuse de suspendre l'enrichissement de l'uranium.

M. Ahmadinejad a par ailleurs réaffirmé qu'il souhaitait la création par l'ONU d'une «commission d'enquête indépendante sur (les attentats du) 11 septembre 2001» pour «établir ce qui s'est passé, et qui était à l'origine» des attentats, ainsi qu'il l'a demandé dans une lettre au patron de l'ONU publiée lundi par les médias iraniens.

Selon lui, les Occidentaux en ont «fait un prétexte» pour intervenir en Afghanistan, après avoir «étouffé» le dossier «de telle sorte que personne ne puisse le rouvrir».

Sur la base des conclusions de cette commission de l'ONU, «les pays de la région attraperont les coupables et transformeront leur vie en enfer», a assuré M. Ahmadinejad.