Les deux mouvements rivaux palestiniens, le Fatah et le Hamas, ont, pour la première fois depuis leur rupture totale en 2007, pris part ensemble à une manifestation organisée mercredi par les différentes factions palestiniennes dans la bande de Gaza.

Plusieurs centaines de Gazaouis ainsi que des représentants de toutes les formations palestiniennes -dont le Hamas (islamiste) et le Fatah (laïque)- ont participé au rassemblement près du point de passage d'Erez, frontalier entre la bande de Gaza et Israël, a constaté l'AFP.

Les manifestants ont dénoncé deux nouvelles ordonnances militaires israéliennes qui vont permettre, selon eux, l'expulsion massive de Palestiniens séjournant en Cisjordanie.

«Main dans la main contre la décision sioniste d'expulser les Palestiniens de Cisjordanie», pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les protestataires.

S'exprimant au nom des factions palestiniennes, le représentant du Fatah du président Mahmoud Abbas, Hicham Abdelrazek, a souligné que «tous les Palestiniens refusent les mesures arbitraires israéliennes à l'encontre du peuple palestinien tout entier».

«L'unité nationale est la soupape de sécurité de la cause palestinienne. La division aggrave la situation et crée un contexte qui permet aux forces d'Occupation (israéliennes) de maintenir leur agression», a-t-il dit.

De son côté, un chef du mouvement Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, Aymane Taha, a déclaré aux journalistes que cette manifestation illustrait «la nécessité de faire face dans l'unité aux décisions israéliennes et d'oublier les différends pour affronter les agressions israéliennes».

Samedi, le Fatah et le Hamas avaient déjà célébré ensemble à Gaza la «Journée du prisonnier palestinien», une première depuis la prise de contrôle de l'enclave par le Hamas en juin 2007.

Selon le quotidien israélien Haaretz et des organisations de défense des droits de l'Homme, les nouvelles mesures de l'armée israélienne visant à empêcher des «infiltrations» pourraient permettre l'expulsion ou l'arrestation de dizaines de milliers de Palestiniens séjournant en Cisjordanie.

Israël a démenti avoir l'intention de procéder à des expulsions massives.