Après trois années à coopérer au blocus israélien de Gaza, l'Égypte a annoncé lundi qu'elle ouvrira sa frontière avec le territoire palestinien pour l'aide humanitaire et un nombre limité de passages.

Au moment où la pression se fait sentir à l'échelle internationale pour la levée du blocus, un responsable égyptien de la sécurité a confié que resserrer l'étau sur Gaza n'a fait qu'engendrer plus de militantisme.

La décision d'assouplir les restrictions imposées par Israël pour isoler et punir le Hamas survient une semaine après un raid meurtrier de l'armée israélienne contre une flottille se dirigeant vers Gaza. Les nouvelles mesures permettront à une partie des 1,5 million de Palestiniens à Gaza de reprendre contact avec le monde extérieur. Elles pourraient aussi aider à apaiser la colère ressentie dans le monde arabe et musulman devant le rôle de l'Égypte dans le maintien du blocus et montrer que le pays fait maintenant pression sur Israël pour qu'il ouvre au moins ses frontières terrestres avec Gaza.

Les États-Unis font partie des pays qui militent pour le changement. Le vice-président Joe Biden a rencontré lundi le président égyptien Hosni Moubarak à Charm el-Cheikh.

Dans un communiqué, il a indiqué que les États-Unis discutaient avec l'Égypte et d'autres alliés afin de trouver de nouvelles façons de «répondre aux enjeux humanitaires, économiques, politiques et de sécurité liés à la situation à Gaza».

Les nouvelles mesures de l'Égypte constituent un changement graduel plutôt qu'une approche radicalement différente à la frontière, en partie parce que le pays ne souhaite pas prendre toute la responsabilité des activités d'aide humanitaire à Gaza.

Pour le moment, l'Égypte ne permet qu'à un groupe restreint de Gazaouis de quitter le territoire, incluant des malades, des étudiants d'université étrangères et des personnes ayant droit de résidence à l'étranger.

Le responsable égyptien de la sécurité qui s'est confié sous le couvert de l'anonymat a précisé que l'Égypte ne permettrait pas le transfert d'importantes cargaisons ou de matériau de construction, parce que le passage à la frontière est offert principalement aux voyageurs. Un tel convoi, organisé par le groupe d'opposition égyptien les Frères musulmans, a été arrêté lundi avant d'arriver à la frontière.

Israël ne s'est pas publiquement opposée à la décision de l'Égypte, lundi, mais les autorités ont refusé de commenter.