Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a fustigé vendredi le président américain pour sa «grave erreur» et assuré qu'Israël était «condamné», deux jours après le vote à l'ONU de sanctions contre son pays qui n'auront «aucun effet».

«La résolution n'a pas de valeur légale et elle n'aura aucun effet», a lancé le président venu à Shanghai visiter le site de l'Exposition universelle pour «la Journée de l'Iran». «C'est un bout de papier sans valeur».

Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté mercredi un quatrième train de sanctions -- financières et militaires -- contre l'Iran, soupçonné de mener un programme nucléaire à des fins militaires, malgré ses dénégations.

Le président américain Barack Obama a «fait une grave erreur» et «va très bientôt comprendre qu'il n'a pas fait le bon choix et a bloqué la voie des relations amicales avec le peuple iranien», a-t-il dit. Les États-Unis se sont activés pendant des mois pour faire voter la résolution en obtenant finalement le soutien des deux pays les plus rétifs à des sanctions: Chine et Russie.

«Le gouvernement des États-Unis veut avaler tout le Proche-Orient», a-t-il poursuivi. «Les États-Unis ont un régime sioniste avec des bombes nucléaires dans la région (...) ils essaient de sauver le régime sioniste».

Mais Israël «ne survivra pas, il est condamné», a-t-il lancé.

«La période d'intimidation et de coercition est révolue», a ajouté Mahmoud Ahmadinejad lors d'une conférence de presse. «Nous avons toujours dit que le Conseil de sécurité de l'ONU est un instrument entre les mains des États-Unis. Ce n'est pas démocratique, c'est un instrument dictatorial», a-t-il poursuivi.

Ces sanctions avaient déjà été jugées «bonnes pour la poubelle» par M. Ahmadinejad.

«Cinq puissances ont le droit de veto ainsi que les bombes nucléaires et elles veulent monopoliser l'énergie nucléaire», a-t-il dit, en référence aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité: États-Unis, Royaume-Uni, France, Chine, Russie.

Après avoir visité le pavillon de l'Iran en matinée sur le vaste site de l'Expo, il avait accusé les puissances nucléaires de «monopoliser la technologie» et d'empêcher les autres pays d'«utiliser le nucléaire pacifiquement».

M. Ahmadinejad, à qui l'on demandait s'il en voulait à la Chine de s'être associée aux sanctions, a répondu que l'Iran «n'a pas de problème avec les (pays) autres» que les États-Unis et souligné que Pékin prônait encore «la diplomatie».

Le président iranien effectuait une visite de 24 heures à Shanghai, qu'il devait quitter en fin de journée, et n'a apparemment pas eu d'entretiens avec les dirigeants chinois, à un moment rendu délicat par la défection de la Chine à l'ONU.

Jeudi, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique Ali Akbar Salehi avait critiqué Pékin sur un ton inhabituel à l'égard de cet allié qui est son premier partenaire commercial et économique.

«Je suis surpris par la Chine» qui «accepte la domination» américaine, a déclaré M. Salehi, avertissant que cette «attitude aura certainement des conséquences dans le monde musulman».

Mais la Chine a immédiatement répondu, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères Qin Gang, qu'elle «attache une grande importance à ses relations avec l'Iran».

À son arrivée au pavillon iranien, un édifice à arcades de style traditionnel, voisin de celui de la Corée du Nord -- autre pays dont le programme nucléaire suscite des polémiques --, le président a été assailli par une foule de sympathisants iraniens, contenue par des gardes de sécurité chinois qui faisaient un cordon autour de lui en se tenant par les bras.

Après avoir regardé plusieurs expositions, dont l'une sur le tissage de tapis, il a signé en farsi le livre d'or du pavillon iranien, écrivant notamment: «Paix entre les peuples».