Les experts du Comité des droits de l'homme de l'ONU ont appelé vendredi Israël à se mettre en conformité avec les normes internationales en matière de droits civils et de mettre fin aux assassinats ciblés, à la torture et à l'impunité des forces de l'ordre et de l'armée.

Les 18 experts du Comité ont aussi demandé aux autorités israéliennes de lever le blocus de la bande de Gaza et ont mis en doute le caractère indépendant de l'enquête menée par Israël sur l'arraisonnement d'une flottille d'aide pour Gaza au cours duquel neuf militants turcs ont été tués.

Le Comité, qui examine l'application de la Convention internationale pour les droits civils et politiques, a également exhorté les autorités israéliennes à mettre un terme aux discriminations dont sont victimes les Palestiniens.

Israël «doit s'assurer que tous les cas allégués de torture et de traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que de recours disproportionné à la force par les forces de l'ordre, y compris la police, les services de sécurité et les forces armées, font l'objet d'enquêtes rapides, complètes et indépendantes», ont demandé les experts du Comité.

Ils ont également renouvelé leur inquiétude du fait que depuis 2003 les forces armées israéliennes «ont ciblé et exécuté en dehors d'un processus judiciaire 184 personnes dans la bande de Gaza, causant le décès collatéral de 155 autres personnes» en dépit des mesures de sauvegarde imposées en 2006 par la Cour suprême israélienne.

Le Comité a rejeté les arguments des autorités israéliennes pour qui les dispositions de la Convention -ratifiée par 166 Etats, dont Israël- ne s'appliquent pas aux zones occupées ou durant un conflit armé, et a demandé à nouveau «leur respect complet».

Les experts onusiens, chargés d'examiner l'application de la Convention dans les Etats parties, ont également dénoncé «l'utilisation courante» de mesures de détention administrative sans procès, notamment d'enfants.

Ils ont également reproché aux autorités israéliennes d'imposer aux Palestiniens des restrictions de liberté de circulation dans les zones bordant les territoires occupés, de «fréquentes» démolitions de maisons et d'écoles en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, ainsi que des discriminations en matière de logement «favorisant de manière disproportionnée» la population juive dans ces zones.