Le responsable de l'enquête de l'armée israélienne sur l'arraisonnement par ses commandos d'une flottille pour Gaza a affirmé lundi que des militants pro-palestiniens qui se trouvaient sur le navire amiral de la flottille voulaient que des violences aient lieu.

«Ils (les militants) étaient déterminés à tuer et à être tués», a déclaré le général de réserve Giora Eiland à la BBC dans le cadre de l'émission «Panorama».

Ce haut gradé a été chargé d'enquêter sur le déroulement de l'opération de la marine israélienne, le 31 mai dernier, contre une flottille d'aide internationale qui tentait de forcer le blocus maritime imposé par Israël à la bande de Gaza, où le mouvement islamiste palestinien Hamas est au pouvoir.

L'abordage du navire amiral de la flottille, le ferry turc Mavi Marmara, avait été marqué par des affrontements qui s'étaient soldés par la mort de neuf militants pro-palestiniens turcs, dont un turco-américain. Neuf hommes des commandos israéliens avaient été blessés.

Le général Eiland a indiqué que la résistance des militants pro-palestiniens à bord du navire avait été «énorme, bien au-delà de toute attente», et a jugé surprenant qu'il n'y ait pas eu plus de morts.

Compte-tenu des circonstances de l'assaut, «dans un lieu aussi complexe qu'un navire, le bilan des morts est étonnamment bas», a estimé le responsable de la commission d'enquête israélienne.

En juillet, le général Eiland avait reconnu qu'il y avait eu, lors de la planification et de l'exécution de l'arraisonnement, «des erreurs professionnelles concernant à la fois la collecte de renseignements et le processus de décision».

Mais il avait estimé justifié que les militaires israéliens aient ouvert le feu, déclarant qu'ils l'avaient fait alors qu'ils étaient en état de légitime défense. Les militaires «n'ont utilisé la force que lorsque leur vie était en péril immédiat», avait-il dit.

A la suite de cet événement, qui a suscité une vague d'indignation dans le monde, Israël a allégé son blocus terrestre contre Gaza, en vigueur depuis la prise de contrôle du territoire en juin 2007.