Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, s'attend à une intensification des combats des forces internationales contre les talibans en Afghanistan dans les semaines et mois à venir, dans un entretien diffusé lundi soir sur la chaîne danoise TV2 News.

«Je partage les points de vue des responsables militaires américains sur l'intensification des combats dans les semaines et mois prochains» dans ce pays, a-t-il déclaré.

«Nous sommes dans une phase très décisive maintenant. Nous avons envoyé encore plus de soldats en Afghanistan, où nous attaquons les bastions des talibans, ce qui a pour conséquence plus de combats, et malheureusement plus de pertes», a-t-il ajouté.

Cette escalade des combats «fait partie de la stratégie» des forces internationales pour déloger les talibans des bastions qu'ils tenaient jusque-là dans les provinces de Helmand et Kandahar», dans le sud, selon M. Rasmussen.

Elle est, dit-il, «malheureusement nécessaire pour qu'on puisse transférer la responsabilité de la sécurité aux Afghans».

Pour le secrétaire général de l'Alliance atlantique, le nombre actuel des troupes sur le terrain (120 000) est suffisant pour éliminer les poches de résistance des talibans.

«Les talibans n'ont aucune chance de gagner sur le plan militaire», a-t-il affirmé.

«Mais il n'y a pas de solution militaire uniquement au conflit en Afghanistan», a-t-il assuré, observant que «si ce pays doit être stable lorsque nous partirons, il est nécessaire de bâtir une société viable tant sur le plan de l'éducation, de la santé et de l'économie».

Tout en saluant le fait que la communauté internationale se soit fixé l'objectif de voir les Afghans prendre le relais des forces étrangères dans tout le pays d'ici fin 2014, il a mis en garde contre «un retrait total des troupes étrangères dès le transfert des responsabilités aux Afghans».

«Cela signifierait le retour des talibans. Et tous nos efforts auraient été vains», a-t-il estimé.

Il a dit «très bien comprendre les pressions politiques et la tentation de (plusieurs pays) de fixer des dates de retrait» de leurs troupes. «Mais nous devons rester, insiste-t-il et terminer le travail pour ne pas laisser le champ libre au retour des talibans».

«La communauté est d'accord qu'on ne quittera pas l'Afghanistan avant d'être sûr que les Afghans soient en mesure d'assurer leur propre sécurité», a-t-il rappelé.

M. Rasmussen, ancien Premier ministre danois, effectue mardi une visite officielle au Danemark, le pays qui a proportionnellement subi le plus de pertes en Afghanistan.