Quatre colons israéliens ont été tués mardi dans une attaque près de l'implantation de Kyriat Arba, voisine d'Hébron (Cisjordanie), revendiquée par le Hamas, alors que de nouvelles négociations de paix israélo-palestiniennes commencent à Washington.

«Il s'agit d'une attaque terroriste», a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police israélienne Micky Rosenfeld.

Cet attentat, le plus grave depuis de nombreux mois en Cisjordanie occupée  survient alors que le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sont arrivés aux Etats-Unis pour reprendre jeudi sous l'égide du président Barack Obama les pourparlers directs de paix suspendus depuis fin 2008.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis de punir ceux qui font couler «le sang des civils israéliens».

«Nous avons été aujourd'hui les témoins du meurtre sauvage de quatre Israéliens innocents» et l'effusion du «sang des civils israéliens ne restera pas impunie», a-t-il lancé avant une rencontre à Washington avec la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton.

Quant au ministre israélien de la Défense Ehud Barak, il a qualifié l'attentat de «douloureux et grave», assurant que l'armée et les services de sécurité feraient «tout leur possible pour appréhender les meurtriers».

Depuis Washington, le président palestinien Mahmoud Abbas a condamné l'attaque, estimant qu'elle visait à «perturber le processus politique» avant la reprise des négociations directes avec Israël.

La Maison-Blanche a aussi condamné l'attentat, «dans les termes les plus forts», appelant Israéliens et Palestiniens à «persévérer» pour parvenir à une paix négociée.

De son côté, le coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry, a condamné cet «acte meurtrier» mais exhorté toutes les parties à «ne pas laisser les ennemis de la paix entraver les négociations sur le point d'être lancées, et d'avancer avec détermination et courage au nom des deux peuples vers un règlement final».

A Gaza, la branche armée du Hamas islamiste, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a revendiqué «l'entière responsabilité de cette opération héroïque».

Auparavant, la direction politique du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, avait salué l'attaque, «une réaction normale aux crimes de l'occupation et une preuve de l'échec de la collaboration sécuritaire entre l'Autorité (palestinienne) et les occupants contre la résistance», selon son porte-parole, Sami Abou Zouhri.

Plusieurs rassemblements de célébration ont été organisés dans le petit territoire à l'appel du Hamas.

«Les Brigades al-Qassam se lèvent à nouveau à Hébron et en Cisjordanie (...) au moment même où le criminel Abbas rencontre les chefs de l'occupation» israélienne, s'est félicité Mouchir al-Masri, un dirigeant du Hamas, lors d'un meeting dans le camp de réfugiés de Jabaliya (nord de Gaza).

L'attaque a déclenché la colère de jeunes colons à Kyriat Arba, les plus radicaux accusant M. Netanyahu de «négocier avec des terroristes».

Selon les services d'ambulance, les victimes sont un couple d'une quarantaine d'années et un autre couple d'une vingtaine d'années. L'une des femmes était enceinte, a précisé l'armée.

La voiture dans laquelle ils circulaient a été criblée de balles sur une route entre Kyriat Arba et le village palestinien de Bani Naim, près d'Hébron, a précisé le porte-parole de la police. Les funérailles auront lieu mercredi.

Cette route est notamment fréquentée par les colons de la région, dans une zone de tensions avec les Palestiniens.

En juin, un policier israélien avait été tué et deux autres blessés par balles dans une embuscade près de la colonie de Beit Hagaï et du camp de réfugiés palestiniens d'Al-Fawar.

Le dernier bilan aussi lourd pour un attentat contre des colons remonte au 30 mars 2006 lorsqu'un attentat suicide avait coûté la vie à quatre d'entre eux à l'entrée de la colonie de Kedoumim (nord de la Cisjordanie).