Le retrait des troupes américaines d'Afghanistan s'amorcera à l'été 2011, a réaffirmé mardi le président Barack Obama, qui a toutefois souligné que le rythme du départ des GI's dépendrait de la situation sur le terrain.

Le président des États-Unis a profité de son discours solennel marquant la fin de la mission de combat de ses soldats en Irak pour remettre les choses au point sur le dossier afghan, qui a suscité ces derniers mois des tiraillements au sein de son administration.

«En août prochain, nous entamerons une période de transmission des responsabilités en direction des Afghans», a rappelé M. Obama, qui avait annoncé en décembre 2009 un renfort de 30 000 hommes en Afghanistan, suivi d'un début de retrait à l'horizon de 18 mois.

La version du discours remise à la presse évoquait initialement la date de «juillet prochain».

«Le rythme de retrait de nos troupes sera déterminé par la situation sur le terrain et notre soutien à l'Afghanistan continuera», a ajouté M. Obama. «Mais qu'on ne s'y trompe pas: cette transition s'engagera, car la perspective d'une guerre sans fin ne servirait pas nos intérêts ni ceux du peuple afghan», a-t-il déclaré, au moment où les morts s'additionnent dans les rangs de l'armée américaine comme jamais depuis l'invasion de 2001.

La mise au point présidentielle survient alors que le général David Petraeus, commandant des forces américaines et internationales en Afghanistan, a déclaré mi-août qu'il se réservait le droit de juger prématuré un retrait à l'été 2011, ajoutant qu'il «ne considérait pas (cette date comme) contraignante».

En réaction, le secrétaire à la Défense Robert Gates avait fermement répété que ce calendrier était fixé dans le marbre.

M. Obama s'est efforcé de convaincre ses compatriotes que les États-Unis pouvaient l'emporter en Afghanistan sous l'égide du général Petraeus, qui avait été l'artisan de la stratégie gagnante d'envoi de renforts en Irak. Il a reconnu que «certains s'interrogent avec raison sur le sens de notre mission sur place».

«Comme en Irak, nos forces resteront sur place pendant une période limitée pour permettre aux Afghans de bâtir leurs capacités (militaires) et d'assurer leur avenir», a répété M. Obama.

«Mais comme cela a été le cas en Irak, nous ne pourrons pas faire pour les Afghans ce qu'ils devront faire au bout du compte pour eux-mêmes», a averti le chef de l'Etat américain.  

«Grâce à notre retrait d'Irak, nous pouvons désormais utiliser des ressources pour passer à l'offensive» en Afghanistan, a expliqué le président, qui a rappelé l'objectif ultime de l'intervention en terre afghane: «vaincre Al-Qaïda».

Sur place, cinq soldats américains ont encore été tués mardi, soit 22 en cinq jours. Face à des militaires rencontrés mardi à la base de Fort Bliss (Texas), M. Obama a dit s'attendre encore à «un combat très dur» face aux talibans.

Plus des deux tiers des quelque 141 000 soldats des forces internationales en Afghanistan viennent des États-Unis et les renforts dépêchés essentiellement par Washington depuis plusieurs mois vont porter cet effectif à 150 000 dans les prochaines semaines.

Les décès de mardi portent à 485 le nombre des militaires étrangers tués en Afghanistan depuis le début 2010. Or, l'année 2009 avait déjà été de très loin la plus meurtrière pour les troupes internationales en près de neuf ans de conflit, avec 521 morts en un an, selon un décompte de l'AFP reposant sur les statistiques du site internet indépendant www.icasualties.org

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