Les négociations qui ont eu lieu hier à Washington sont les premières depuis celles qui ont avorté en décembre 2008, dans la foulée de l'offensive militaire israélienne à Gaza. Les principaux enjeux, presque les mêmes qu'à l'époque, sont les suivants:

> Colonies: la question des colonies juives à l'intérieur des territoires palestiniens sera l'une des premières à l'ordre du jour. Le moratoire qui interdit toute nouvelle construction dans les colonies arrivera à échéance le 26 septembre. Mahmoud Abbas et les États-Unis cherchent à le reconduire.

> Frontières: les deux parties s'entendent sur le principe de la création d'un État palestinien voisin d'Israël, mais la frontière reste à négocier. Les Palestiniens demandent que la frontière de 1967 soit respectée, mais ils restent ouverts à l'idée de troquer certaines parties de leur territoire (dont l'espace occupé par les principales colonies juives) contre des terres qui se trouvent actuellement en Israël.

> Légitimité: Benyamin Nétanyahou demande aux Palestiniens de reconnaître qu'Israël est un État juif, une notion que l'Autorité palestinienne a souvent rejetée au motif que des Arabes vivent aussi en Israël.

> Sécurité: affirmant que la sécurité d'Israël représente un «pilier» des négociations, Benyamin Nétanyahou suggère que le futur État palestinien soit démilitarisé et encerclé par l'armée israélienne, même du côté de sa frontière avec la Jordanie. Mahmoud Abbas répond que la démilitarisation permettrait au Hamas d'étendre son emprise sur les territoires palestiniens.

> Jérusalem: alors que les Palestiniens veulent établir leur capitale à Jérusalem-Est, Benyamin Nétanyahou soutient que la ville sainte est la capitale «éternelle et indivisible» de l'État d'Israël.

> Réfugiés: le droit de retour des réfugiés palestiniens qui ont dû fuir leurs terres pendant les différentes guerres avec Israël ne fait toujours pas l'unanimité. Les autorités palestiniennes reconnaissent que le droit de retour, au lieu d'être interprété littéralement, pourrait être remplacé par des compensations financières.

Et Gaza, dans tout ça?

Le mouvement islamiste du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis son élection, en 2007, est le grand absent de ces négociations. Ses leaders ont dit sur plusieurs tribunes qu'ils n'en reconnaîtront pas l'issue. Pour le moment, le Hamas est toujours à couteaux tirés avec Israël, qui maintient depuis trois ans un embargo sur Gaza. D'ailleurs, les négociations ne porteront pas sur la levée de ce blocus. Malgré l'opposition du Hamas aux pourparlers, plusieurs croient que le Hamas pourrait se rallier à une éventuelle entente, notamment si elle fait l'objet d'un référendum.