La marine israélienne a intercepté mardi un voilier de pacifistes juifs qui tentaient de briser symboliquement le blocus maritime de la bande de Gaza et l'a ramené de force au port israélien d'Ashdod.

«Dix navires de guerre israéliens ont forcé le bateau à faire route vers Ashdod», a déclaré à l'AFP un des organisateurs, Amjad al-Shawa, qui se trouvait à terre à Gaza.

«Ils se sont rendus parce qu'ils étaient encerclés», a-t-il ajouté.

«La marine a pris le contrôle du voilier pour l'amener au port d'Ashdod», a confirmé l'armée israélienne dans un communiqué, ajoutant que l'interception n'avait donné lieu à aucune violence de part et d'autre.

L'Irene, un petit yacht, avait à son bord neuf personnes: une Américaine, une Allemande, deux Britanniques et cinq Israéliens, dont un octogénaire rescapé de la Shoah.

Dans la soirée, trois des militants pro-palestiniens, les deux Britanniques et l'Américaine, se trouvaient à l'aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv en attendant de quitter le pays, tandis qu'un quatrième, une femme allemande, étai toujours en détention, a indiqué leur avocate, Smadar Ben-Natan.

Celle-ci a indiqué que les ressortissants israéliens avaient été libérés sur parole. Aucune charge n'a été retenue contre eux.

L'avocate a affirmé que l'un d'entre eux, Yonatan Shapira, un ancien officier israélien, avait été maîtrisé à l'aide d'un pistolet électronique alors qu'il tentait de résister pacifiquement aux tentatives de le séparer de son frère Itamar.

L'Irene, battant pavillon britannique, avait appareillé dimanche de Famagouste, dans le nord de Chypre.

La cargaison était composée de jouets, de livres, de matériel de pêche ou de médicaments, «une aide symbolique» pour la population de Gaza, selon les organisateurs.

L'opération --qualifiée de «provocation» par Israël-- a été financée par des dons récoltés notamment par différentes branches de l'organisation «Juifs européens pour une paix juste».

Le 31 mai, des commandos israéliens avaient donné l'assaut à un convoi humanitaire, baptisé «flottille de la liberté», tuant neuf passagers turcs à bord du principal navire, le Mavi Marmara.

Depuis, deux bateaux ont tenté en vain de forcer le blocus de Gaza.

Israël avait arraisonné le 5 juin et conduit à Ashdod le cargo irlandais Rachel Corrie, avant d'expulser les passagers, dont Mairead Maguire, lauréate nord-irlandaise du prix Nobel de la paix.

Mardi, Mme Maguire s'est vu interdire l'entrée en Israël à l'aéroport de Tel-Aviv, en raison de cette expulsion. Elle était toujours en détention tard mardi soir en attendant le résultat d'un appel.

Le cargo libyen Amalthéa, affrété par la Fondation Kadhafi, avait été contraint de se dérouter vers le port égyptien d'Al-Arich le 14 juillet après avoir subi une avarie pendant qu'il était encerclé par la marine israélienne.

Après la vague de réprobation internationale soulevée par l'assaut du Mavi Marmara, Israël a allégé le blocus qu'il impose à Gaza depuis juin 2006, renforcé à la suite de la prise de contrôle de ce territoire par les islamistes du Hamas en juin 2007.

Il maintient toutefois un strict blocus maritime pour empêcher l'importation de matériel à usage militaire dans le territoire.